Revoir le mode de calcul

Parallèlement aux honoraires, les syndicats de pharmaciens veulent renégocier avec l’Assurance maladie le calcul de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) pour la substitution des génériques. « Un avis de la Cour des comptes a considéré qu’il est déplacé de continuer de prendre comme base de calcul l’année 2011. Le principe était de tenir compte de l’augmentation par rapport à cette année de référence. Aujourd’hui il y a peu de molécules entrantes et peu d’effets de levier. La progression 2011-2014 par exemple est faible. S’il faut changer cette base, alors il faut trouver un mode de calcul », explique Philippe Gaertner, président de la FSPF. Sans rentrer dans le détail, la FSPF évoque une piste de travail possible : calculer la prime en fonction « d’un pourcentage de l’économie totale engrangée ».

6 000 euros de prime en 2014, selon la FSPF

L’UNPF réclame elle aussi un changement du mode de calcul. « Les deux prochaines années vont être très difficiles car il existe une baisse des prix sur les génériques et les princeps. Il va y avoir très peu de blockbusters pendant deux ans. Et les associations de molécules ne sont pas rentables financièrement. Je demande par exemple que certaines molécules qui sont en rupture pendant plus de deux mois soient figées dans le calcul », explique Jean-Luc Fournival, à la tête de l’UNPF. Gilles Bonnefond, président de l’USPO, refuse quant à lui toute baisse du montant de la ROSP. « C’est à ceux qui veulent le changer de faire des propositions. Par ailleurs, il y a d’autres sujets plus urgents que la ROSP génériques », dit-il.

Selon l’Assurance maladie, le montant de la prime versée au réseau officinal au titre de cette ROSP s’élève à 148 millions d’euros en 2014 contre 140 millions en 2013, soit une hausse de 5,7 % en moyenne. Philippe Besset, vice-président de la FSPF, estime que cela représenterait une prime d’environ 6 000 euros par pharmacie. Celle-ci devrait être versée courant avril.