Une substitution par Diphantoïne qui pose problème

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Publié le 23 mai 2015
Par Anne Drouadaine
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Le centre régional de pharmacovigilance de Lille s’est intéressé aux conséquences potentiellement graves des ruptures d’approvisionnement en prenant l’exemple de la phénytoïne. En effet, avec la fermeture du site de production de Di-Hydan, les patients ont eu recours à Diphantoïne, spécialité belge. Sept cas de déséquilibre de l’épilepsie ont depuis été recensés dont un décès. Pour cinq cas, la substitution a entraîné une récurrence des crises d’épilepsie. En effet, 100 mg de phénytoïne sodique (Diphantoïne) sont équivalents à 92 mg de phénytoïne base (Di-Hydan). Et cette différence n’a pas fait l’objet de mise en garde par l’ANSM. Une autre étude publiée dans La Revue neurologique, menée sur 44 patients étant passé de Di-Hydan à Diphantoïne, révèle une diminution du taux de phénytoïne dans le sang, sans aggravation du nombre de crises après légère augmentation de la posologie après substitution.

Les conséquences des ruptures d’approvisionnement, de plus en plus nombreuses, restent peu documentées en France. Les alternatives thérapeutiques, pas toujours adaptées, seraient pourtant responsables d’absence ou de retard de traitement voire d’effets indésirables différents.

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