Mémoire de lecteurs

Mercredi 22 octobre 1947. Le premier numéro, en noir et blanc, du Moniteur des pharmacieset des laboratoires fait son entrée en scène, à l’initiative de Philippe Brousmiche. Son format est identique à celui d’aujourd’hui, mais il ne compte que 12 pages. « Journal économique de la pharmacie », il se compose alors d’une « partie commerciale » gratuite et « d’un supplément qui sera l’organe économique de la profession ainsi qu’une documentation permanente avec publication de tableaux de comptoir, fichiers des médicaments, etc. », peut-on lire dans ce numéro inaugural.

En 1954, une première touche de couleur – verte – apparaît dans le titre dont Michelle Bagory-Lachenaud devient bientôt la directrice. Deux ans plus tard, le bimensuel devient hebdomadaire et le nombre de ses pages frise la trentaine. Le 20 janvier 1962 paraît le 500^e numéro. Après seize ans d’existence, le journal, diffusé dans 35 pays devient « le “leader” de la presse pharmaceutique européenne ».

En janvier 1970, le fond vert de la couverture accueille une photo d’actualité et un souffle plus tard, le 1 000^e numéro est fêté le 18 septembre 1971. L’année suivante, la quadrichromie fait son apparition sur la couverture avec un mortier posé sur un livre, intitulé « Traité des drogues ». Le Moniteur des pharmacies prend la parole pour l’occasion : « J’ai pensé qu’il me fallait offrir à mes amis une apparence de moi-même plus belle. Pour leur plaisir et pour le mien. […] J’ai choisi, plutôt que les esthétiques de l’abstraction, l’art des objets d’autrefois. Ce sont des témoins de ce qui dure et par quoi le métier reste vrai. C’est le mortier, symbole de la pratique et c’est le livre, symbole du savoir. Tout est là, qui représente l’œuvre du praticien. Il n’y a pas d’autre sagesse, car il n’est pas d’autre fidélité. » Dans la nouvelle maquette inaugurée le 28 avril 1979, l’actualité est mise en vedette. Des rubriques de loisir font sporadiquement leur apparition : le sport, les expositions et le cinéma, les mots croisés… Alain Rabelle, alors directeur du journal, présente dans le numéro du 20 octobre 1990 une ligne graphique qui se veut « plus moderne, plus facile d’accès ; les rubriques sont aisément identifiables par des repères de couleurs qui en font, plus que jamais, un outil de travail à la portée de tous ». Les rubriques sont réorganisées en profondeur en 1993 : parmi celles-ci, « Panorama » vise à garantir aux pharmaciens une meilleure connaissance de leurs « partenaires de l’industrie ou des autres professions de santé » et l’information économique se développe. Les abonnés payants sont et restent encore aujourd’hui la « garantie de notre indépendance et par conséquent de la qualité de l’information. L’enquête Pharmamedia, effectuée par un institut spécialisé, vient de révéler que Le Moniteur était de très loin la publication la plus lue de la presse pharmaceutique ». Le 23mars1996, la couverture vire au bleu.

Janvier 1999 signe l’acte de naissance du cahier « Formation ». En alternance avec le cahier « Pratique », il accompagne une semaine sur deux le magazine. Le cahier « Iatrogénie » créera quant à lui la surprise en janvier 2006.« Dans une semaine, le Moniteur passe au rouge ! », annonce le numéro 2 669 du 17 mars 2007. Et il ne s’agit pas de politique… le premier numéro « rouge » titre en effet : « La pharmacie vote Sarkozy ». C’est alors que le magazine perd la deuxième partie de son titre et devient dès lors Le Moniteur des pharmacies. Au-delà du fond rouge de sa couverture, cette formule innove encore et toujours : création d’un « comité officinal », densification du réseau des correspondants en région ; conception de nouvelles rubriques (« Initiatives », « Questions de comptoir », « Transactions », « Médiation »…) et de nouveaux outils (cahier « Entreprise »)… Elle sera renouvelée en février 2011. La dernière « nouvelle formule » est toute récente, en date du 19 mars 2016.

Tout en restant fidèle à sa vocation première, Le Moniteur des pharmacies a toujours su faire évoluer son offre et sa présentation. Alliée au souci d’efficacité et de précision qui ne cessa jamais d’être le sien, telle est la raison d’un succès jamais démenti.

LittéPub (« Littérature publicitaire et Publicité littéraire de 1830 à nos jours ») est un programme de recherche interdisciplinaire et multipartenaires d’excellence sélectionné et financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR). Il vise à restituer l’histoire croisée de la littérature et de la publicité, depuis les débuts de la réclame de presse jusqu’à l’actuelle communication de marques. Pour en savoir plus : littepub.net/