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“Mon animal a des parasites externes”
1 Je questionne
Préciser la demande
« C’est un chien ? Un chat ? » car les traitements diffèrent. « Voulez-vous éliminer des parasites présents ou prévenir une infestation ? » et « Avez-vous plusieurs animaux ? » ciblent le produit.
Rechercher certains critères
« Quel âge a-t-il et quel est son poids ? » détermine le bon dosage. « Vit-il à l’intérieur ? Sort-il un peu en forêt, dans la nature ? » et, si besoin, « Est-ce un chien de chasse ? » établissent le niveau de risque.
Guider le conseil
« Qu’utilisez-vous habituellement ? », « En avez-vous parlé au vétérinaire ? » Si oui, « Que vous a-t-il dit ? » renseignent sur le suivi de l’animal et l’usage d’antiparasitaires déjà recommandés, voire prescrits.
2 J’évalue
Les chiens et les chats risquent toute l’année d’être contaminés par des parasites externes. Les antiparasitaires par voie externe les protègent et/ou traitent contre les puces et les tiques surtout, mais aussi les poux, les moustiques et les phlébotomes (voir encadré ci-dessous). Certains produits sont du ressort officinal sans ordonnance.
Une consultation vétérinaire est nécessaire en cas de pathologie avérée, de résistance à un traitement bien conduit, d’effets indésirables graves (intoxication, surdosage) ou pour encourager la vaccination en cas de risque élevé.
3 Je passe en revue
Principes actifs
• Fipronil : antagoniste du GABA, il provoque une activité incontrôlée du système nerveux central entraînant la mort de l’insecte (puce adulte, pou) ou de l’acarien (tique). Très utilisé, efficace et bien toléré, y compris chez les femelles gestantes ou allaitantes.
• Régulateurs de croissance des insectes ou IGR (Insect Growth Regulator) : pyriproxyfène, S-méthoprène, lufénuron sont parfois ajoutés aux formulations pour leur action sur les formes immatures des puces, pour une protection plus complète, en évitant la contamination de l’habitat. Le pyriproxyfène et le S-méthoprène, analogues de l’hormone juvénile de croissance, empêchent le passage des larves à l’état adulte. Le lufénuron inhibe, lui, la synthèse de la chitine, constituant majeur de la cuticule des insectes, ce qui diminue le taux d’éclosion des œufs et tue les larves.
• Pyréthrinoïdes : cyperméthrine, deltaméthrine, fluméthrine, perméthrine, tétraméthrine sont insecticides, acaricides, et insectifuges. Ils préviennent des piqûres de moustiques et de phlébotomes. Ils influent sur le système nerveux des parasites, en modifiant la perméabilité des canaux sodiques, entraînant la paralysie et la destruction des parasites. Les pyréthrinoïdes agissent en synergie avec d’autres molécules (voir tableau p. 42). Attention : pas de perméthrine chez le chat car toxicité nerveuse parfois sévère.
• Dimpylate (ou diazinon) : organophosphoré actif sur les puces et les tiques.
• Pyriprole : ce phénylpyrazolé, comme le fipronil, est actif sur les puces et les tiques.
• Imidaclopride : active contre les puces aux stades adulte et larvaire. Elle inhibe la transmission cholinergique conduisant à la paralysie et à la mort des parasites.
• Nitenpyram : ce néonicotinoïde entraîne la mort de la puce adulte par blocage de la conduction nerveuse. Pas d’action sur les autres parasites.
À noter : de plus en plus de maîtres souhaitent utiliser des traitements naturels, respectueux de l’animal et de l’environnement. Les produits correspondants sont insectifuges et non insecticides, à base de géraniol, d’huile essentielle de lavandin…, sous forme de colliers et/ou de spot-on, chez Biocanina ou Clément Thékan par exemple. Pour chiens et chats.
Galéniques
• Spot-on (pipette) : administration souvent mensuelle, bien adaptée à la prévention plutôt qu’à une forte contamination. Durée de protection variable selon les spécialités. Exemple : Frontline Spot-On protège le chien deux mois contre les puces et un mois contre les tiques, et la version chat le préserve un mois des puces et deux semaines des tiques.
• Collier : pratique car il est efficace plusieurs mois. Exemple : Biocanipro protège un chien jusqu’à 300 jours des puces et 200 des tiques, et huit mois un chat contre les puces.
• Spray : surtout pour les jeunes animaux chez qui les formes spot-on et collier sont souvent contre-indiquées en raison d’une surface corporelle moins élevée que l’adulte, du risque d’étranglement… Exemples : Tick-Puss spray ou Fiprokil spray pour les chiots et les chatons dès 2 jours. Intéressant en cas de forte contamination, en raison de la puissance et de la rapidité d’action.
• Shampooing : action rapide mais non rémanente, idéale pour traiter les infestations, sauf en cas de lésions cutanées étendues et chez les chats très réfractaires à l’eau. Exemple : shampooing antiparasitaire à la tétraméthrine Biocanina pour chiens et chats…
• Poudre : même principe que le shampooing, bonne tolérance mais quasiment plus utilisée. Exemple : poudre antiparasitaire à la tétraméthrine Clément Thékan pour chiens et chats…
• Voie orale : intéressante pour les animaux difficiles à déparasiter par voie externe ou en cas de lésions étendues (Capstar), voire en préventif (Program).
4 Je choisis
Stratégie préventive
• Chiots et chatons : spray à base de fipronil, à pulvériser tous les quinze jours, puis, lorsque l’âge est suffisant, spot-on en relais car plus pratique. Pas de collier en période de croissance.
• Chats adultes d’intérieur : protection mensuelle, voire plus espacée, avec spot-on à base de fipronil ou d’imidaclopride.
• Chats adultes ayant accès à l’extérieur : protection mensuelle plus complète et active sur les formes immatures, sous forme de spot-on à base de fipronil + IGR. Colliers et formes orales sont également utilisables. Éviter les colliers chez les chats qui sont souvent à l’extérieur en raison du risque d’étranglement, sauf avec un système anti-étranglement (collier Seresto…).
• Chiens de ville à faible activité extérieure : spot-on à base de fipronil + IGR ou perméthrine + IGR, colliers et formes orales.
• Chiens d’extérieur : renforcer la protection contre les tiques, les moustiques et les phlébotomes grâce aux associations fipronil + perméthrine ou imidaclopride + perméthrine, éventuellement avec en plus un spray à base de fipronil, à pulvériser sur les zones les plus exposées avant la sortie. Un collier peut être utilisé mais n’est pas toujours suffisant. Ainsi, Scalibor devra être complété par un spray ou une pipette à base de fipronil pour lutter efficacement contre les puces.
En cas d’infestation par les puces
Le traitement comprend trois volets.
• Déparasiter tous les animaux du foyer avec un traitement actif immédiatement : shampooings, sprays, comprimés, poudres ;
• Mettre en place un traitement au long cours à base de spot-on « double action », par exemple fipronil + IGR.
• Assainir l’environnement (voir plus loin J’explique).
En cas de morsure de tique
L’utilisation de traitements anti-tiques n’exclut pas la possibilité d’une morsure de tique, notamment dans les zones les plus à risque.
• Inspecter l’animal à chaque retour de balade.
• Retirer la tique si elle n’est pas tombée d’elle-même sous l’action du traitement, avec un feutre, tel Cypertic pour chiens, et/ou un crochet, tels Tire-Tic, KO Tick…
• Pas d’éther, ni de produits huileux ou de pince à épiler car il y a un risque de régurgitation de la tique.
• Agir le plus tôt possible car au bout de 48 heures, le risque de transmission de maladies est majeur.
5 J’explique
• Respecter les modalités d’emploi préconisées par les fabricants pour éviter tout surdosage et assurer une protection continue.
• En cas d’infestation avérée par les puces, traiter l’environnement est indispensable sous peine d’échec du traitement ! Les puces sont très présentes dans l’environnement sous formes immatures et c’est par elles que la contamination se fait, très rarement via un autre animal infesté.
6 Je conseille
Administrer
Porter des gants et/ou se laver les mains après l’administration du traitement.
• Spot-on : bien écarter les poils pour accéder à la peau. Choisir un endroit inaccessible par l’animal, comme entre ses omoplates. Vider le contenu de la pipette, ou si nécessaire, notamment pour les gros animaux, répartir la dose en plusieurs points.
• Collier : adapter sa taille au cou de l’animal en prenant soin de laisser un espace constitué par deux doigts de la main. Le collier doit pouvoir tourner sans problème. Couper l’excédent pour éviter le mâchage et l’intoxication.
• Spray : appliquer à rebrousse-poil, masser pour bien faire pénétrer. Laisser sécher sans essuyer.
Traiter l’environnement
En cas de contamination par les puces, traiter le domicile. Passer l’aspirateur partout, puis jeter le sac ou vider l’aspirateur dans un sac fermé à mettre à la poubelle. Utiliser ensuite des antiparasitaires pour l’habitat, le plus souvent insecticide + IGR pour agir sur tous les stades de développement, sous forme de diffuseur ou fogger pour traiter chaque pièce, puis sous forme de spray pour atteindre les endroits difficiles d’accès : Éco-Logis, ParaStop…
Vente associée
Les puces peuvent transmettre des vers intestinaux, des ténias du type Dipylidium. Rappeler l’importance de la vermifugation et le recours à des antiparasitaires internes.
Les risques parasitaires
Les parasitoses externes se manifestent par des atteintes dermatologiques généralement bénignes (prurit, dépilation, voire dermite allergique) et une spoliation sanguine si le parasite est hématophage. Les parasites sont parfois vecteurs de graves maladies, telles la piroplasmose et la leishmaniose chez le chien, potentiellement létales ou transmissibles à l’homme (zoonoses). Le chien constitue le réservoir de ces parasites, d’où l’intérêt de le protéger.
→ La puce : insecte hématophage surtout actif du printemps à l’automne. Les œufs (50 par jour pendant 100 jours !) tombent dans l’environnement ; les larves se nourrissent de détritus et fuient la lumière ; les formes pré-adultes, nymphes ou pupes, s’enferment dans des cocons et peuvent rester en état de dormance plusieurs mois avant d’éclore.
→ La tique : acarien hématophage parasitant surtout le chien, mais aussi le chat qui sort. Elle transmet la piroplasmose (ou babésiose) par morsure. Le parasite Babesia entraîne, entre autres, une anémie et une insuffisance rénale.
→ Le phlébotome : sorte de petit moucheron fréquent sur le pourtour méditerranéen, actif la nuit tombée, d’avril à octobre. Il transmet au chien la leshmaniose. Le parasite Leshmania cause des symptômes cutanéo-muqueux, voire des atteintes viscérales.
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