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La pseudoéphédrine mouchée
Depuis le 18 décembre, la publicité pour les décongestionnants de la sphère ORL contenant un vasoconstricteur (pseudoéphédrine) est interdite. Tous les supports sont concernés : campagnes TV, radio, mais aussi affiches, posters et présentoirs en pharmacie.
Cette décision, prise par l’ANSM, vise à favoriser le bon usage des vasoconstricteurs et renforcer le rôle de conseil du pharmacien d’officine.Elle a également été motivée par la survenue immuable, malgré les précédentes alertes, de cas rares mais graves d’effets indésirables cardiovasculaires (hypertension artérielle, angine de poitrine) ou neurologiques (convulsions, troubles du comportement et accident vasculaire cérébral). Dans 35 % des cas, ils étaient liés à un mésusage du médicament (non respect des contre-indications, durée de traitement supérieure à 5 jours) soulignant la nécessité du conseil officinal.
Régulièrement la cible des associations de consommateurs en raison de son bénéfice/risque discutable, la pseudoéphédrine est également peu appréciée par certains professionnels de santé. Ainsi, depuis septembre 2016, François Couchouron, pharmacien titulaire à Bordeaux (Gironde), refuse de délivrer des médicaments contenant de la pseudoéphédrine dans le cadre d’un conseil. Dans une démarche de sensibilisation, il affiche dans sa vitrine le message suivant : « Stop à la pseudoéphédrine, un rhume ne vaut pas un accident cardiovasculaire ! ».§
L’ensemble de ces démarches (mises en garde, alertes de l’ANSM…) a progressivement eu un impact sur les demandes de vasoconstricteurs. Les ventes de spécialités combinées à base de pseudoéphédrine et paracétamol et/ou antihistaminiques ont connu depuis 2010 une baisse de 43 %. Elles sont passées de 15,7 millions à 9 millions de boîtes vendues en 2016. L’interdiction de la publicité finira-t-elle par avoir raison de la pseudoéphédrine ? C’est peut-être le pari de l’ANSM.
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