Homéopathie : bientôt déremboursée ?

Agnès Buzyn l’a laissé entendre dimanche 17 juin au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI : l’homéopathie pourrait être déremboursée si elle ne fait pas preuve de son efficacité.

Après la valse-hésitation quant à sa position sur les médicaments homéopathiques depuis la pétition de 124 professionnels de santé « anti-Fakemed » en mars dernier, la ministre de la Santé semble adopter une position de plus en plus tranchée : « Nous payons tous par nos cotisations le budget de la Sécurité Sociale. Et la question qui se pose est : « A quoi nous l’employons ?» . Mon souci en tant que ministre des Solidarités et de la Santé, c’est de faire en sorte que cet argent des français soit utilisé pour des choses utiles, prouvées scientifiquement. »

Déjà, vendredi 15 juin, lors d’un face à face organisé avec ses lecteurs par le quotidien Midi Libre, Agnès Buzyn avait apporté une réponse assez « cash» à une question posée sur le même sujet : « C’est un coût de 120 millions d’euros. Je ne dis pas qu’aujourd’hui, il faut dérembourser l’homéopathie. Mais a-t-elle vocation à être payée par l’argent commun alors que c’est un choix sociétal ? La France est le seul pays en Europe à rembourser l’homéopathie. »

Aujourd’hui, l’AMM des médicaments homéopathiques est établie sur une notion d’usage traditionnel, et non sur des preuves d’efficacité obtenues au cours d’essais cliniques dans des indications précises, comme c’est le cas pour les autres médicaments. « L’homéopathie est le seul médicament, aujourd’hui en France, remboursé par la Sécurité Sociale sans avoir fait l’objet d’une évaluation scientifique.», insiste lourdement la ministre.

La balle est désormais dans le camp des laboratoires homéopathiques : « Nous verrons si aujourd’hui les laboratoires qui fabriquent l’homéopathie souhaitent être évalués par la Haute Autorité de santé, comme tous les médicaments », plaide la ministre.