Méningites : un quart des décès pourraient être évités grâce aux vaccins

© Vaccination - Dmitry Naumov - Fotolia

Méningites : un quart des décès pourraient être évités grâce aux vaccins

Publié le 13 septembre 2018
Par Anne-Hélène Collin
Mettre en favori

Un quart des décès ou des cas de séquelles graves liés aux méningites auraient pu être évités chez les enfants grâce à une vaccination bien conduite.

Pour arriver à ce constat, des pédiatres des CHU de Nantes et du Grand-Ouest et de l’hôpital Necker Enfants malades AP-HP (Paris), associés à des chercheurs de l’Inserm, ont croisé les données, sur 5 ans (2009-2014), des cas de méningites sévères chez des enfants âgés de 1 mois à 16 ans admis en réanimation pédiatrique ou décédés avant leur admission à cause d’une infection bactérienne sévère. 65 % des cas de méningites étaient dus au pneumocoque ou au méningocoque, souches bactériennes pour lesquelles existe un vaccin (introduit dans le calendrier vaccinal en 2003 et 2009). A elles deux, ces bactéries étaient responsables de 71 % des décès et de près de la moitié des cas de séquelles graves. Seuls 39 % des enfants étaient vaccinés selon les recommandations du calendrier vaccinal en vigueur au moment de l’infection. La faute à la défiance grandissante contre les vaccins en France. « La morbi-mortalité liée aux infections bactériennes sévères à prévention vaccinale chez l’enfant pourrait être réduite d’un quart par une mise en œuvre simple des programmes vaccinaux en France. Une telle information pourrait aider à améliorer la perception de l’effet bénéfique des vaccins et lutter contre l’hésitation vaccinale », concluent les chercheurs.

Si aujourd’hui les vaccins contre le pneumocoque et le méningocoque sont devenus obligatoires pour les enfants jusqu’à 2 ans, ils ne sont que recommandés au-delà. C’est pourtant à partir de cet âge, lorsque les enfants n’ont pas suivi la totalité du protocole vaccinal, que l’on déplore la plupart des décès dus au méningocoque. 

Publicité