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L’extrait de pépins de pamplemousse, pas si anodin que ça
Présent dans les compléments alimentaires, l’extrait de pépin de pamplemousse vise à renforcer les défenses immunitaires contre les infections microbiennes. Il a fait l’objet de nombreux travaux scientifiques montrant in vitro des propriétés antibactériennes, antivirales et antifongiques, mais les études cliniques pertinentes sont peu nombreuses. L’espèce de pamplemousse la plus utilisée est Citrus paradisi, qui fait l’objet d’une allégation « contribue à l’équilibre microbien des organes et des tissus du corps » en attente d’évaluation au niveau européen. L’extrait est préparé à partir des pépins, voire de la pulpe et/ou des membranes blanches du fruit. Ses propriétés antimicrobiennes sont surtout liées à sa richesse en flavonoïdes et vitamine C, composants majoritaires à côté de la glycérine, principal excipient utilisé pour préparer l’extrait.
Prudence chez la femme enceinte
D’aut res subs tances peuvent êt re présentes dans les extraits selon la matière première utilisée, pépins, parfois pulpe et/ou membrane blanche, et le procédé de fabrication avec coumarines, terpènes, voire parfois de l’alcool. Ces molécules passent la barrière placentaire. La plus grande prudence s’impose donc chez la femme enceinte mais aussi les jeunes enfants, chez qui il est raisonnable de déconseiller l’usage de ces extraits.
Par ailleurs, la présence de conservateurs, dont certains ne sont pas autorisés en tant qu’additifs alimentaires en Europe, tels chlorure de benzéthonium, ou de benzalkonium, et triclosan, a été relevée dans différents produits commercialisés aux États-Unis. Attention donc à la provenance des produits achetés sur Internet qui peuvent échapper à la réglementation européenne. Enfin, malgré le peu de données disponibles sur le risque d’interactions médicamenteuses de ces extraits, il est logique de les considérer comme de potentiels inhibiteurs enzymatiques. Certaines statines, certains immunosuppresseurs, la carbamazépine, la sertraline, le vérapamil, le vardénafil ou le docétaxel, à l’hôpital entre autres, sont déconseillés ou à éviter en association avec le pamplemousse.
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