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La sécurité des données de santé : un enjeu majeur
Les données de santé contenues dans votre lgo sont-elle bien protégées ? en cas de vol, incendie ou piratage informatique, il est indispensable de les sauvegarder à l’extérieur de l’officine.
Les données stockées dans un LGO sont hébergées en local sur le serveur de la pharmacie. Le pharmacien en est donc responsable au regard de la CNIL et du RGPD. », rappelle en préambule Dominique Pautrat, directeur général de Pharmagest. Or, la moitié seulement des pharmacies clientes de LGPI utilisent le datacenter de Pharmagest, afin de protéger en complément les données de leurs patients. « Effectuer une sauvegarde en local sur un disque externe ou une clé USB que l’on rapporte tous les soirs à la maison, cela peut effectivement fonctionner un temps. Mais au bout de quelques mois, le pharmacien oubliera d’effectuer ses sauvegardes. Et en cas de vol ou d’incendie, il n’aura plus que ses yeux pour pleurer. », met en garde François Kaag, le président de l’association française des hébergeurs agréés de données de santé (AFHADS).
BIEN protéger ses données.
Les éditeurs de LGO, comme Winpharma ou Smart RX, proposent un service de sauvegarde externalisée des fichiers patients, des ordonnances et des enregistrements financiers… C’est aussi le cas de Pharmagest qui détient l’agrément « Hébergeur de Données de Santé ». « Alors que d’autres éditeurs ont décidé de soustraiter l’hébergement des données de santé à de gros opérateurs, notre maison-mère, la coopérative de pharmaciens Welcoop, a souhaité internaliser l’hébergement afin de maîtriser l’ensemble de la chaîne et d’offrir un niveau de sécurité maximale. », précise Dominique Pautrat. Pharmagest stocke, ainsi, les données de ses pharmacies et de leurs patients dans son datacenter principal et ses deux sites de secours. Basés en France, ces datacenters sont reliés entre eux par des liaisons spécialisées ou en fibre noire, afin d’empêcher toute intrusion depuis Internet. « Comme nous sommes aussi certifiés opérateur télécom, les pharmaciens peuvent transmettre leurs données, par exemple les factures vers le Réseau Pharma, de manière cryptée et sans que cela transite sur Internet grâce à une liaison dédiée et un Virtual Private Network. », ajoute Dominique Pautrat. Ce service de sauvegarde est gratuit pour le pharmacien, car inclus dans la Licence du Logiciel de Suivi d’Observance, qui est, elle même, gratuite.
LA NOTE est salée.
Si vous ne souhaitez pas passer par l’éditeur de votre LGO pour héberger vos données de santé, les choses se compliquent comme l’explique François Kaag. « Il n’y a pas, à ma connaissance, d’offres sur le marché qui permettraient à un pharmacien de confier la sauvegarde des données de santé de son LGO à un hébergeur de données de santé. » Cette absence d’offre est liée à des raisons financières. « Héberger des données de santé coûte cher, car il faut implémenter/implanter des systèmes de sécurité supplémentaires par rapport à un hébergement traditionnel. », confirme Alexandre Normand, ingénieur d’affaires chez Coreye Healthcare, un hébergeur agréé de données de santé. Cela se traduit donc par des budgets conséquents, inaccessibles pour la grande majorité des pharmacies. » L’offre Starter packagée par Coreye pour les start-up de la santé est ainsi commercialisée au prix de 450 € par mois. Elle inclut la mise à disposition d’une plateforme pour héberger et infogérer un site Internet ou une application. « A ce jour, une seule officine, la Grande Pharmacie de Beaujon à Clichy a souscrit à cette offre, et c’est pour héberger son site de vente en ligne granpharma.com, pas pour héberger les seules données de son LGO. », précise Alexandre Normand. La donne pourrait toutefois changer.
UNE CERTIFICATION controversée.
Depuis le 1er mars 2018, l’agrément hébergeur de données de santé a cédé la place à une certification, qui s’y substituera progressivement à l’échéance des agréments en cours au fil des trois prochaines années. « Ce changement, qui devait être au départ une simple mesure technique, va complètement faire évoluer le rôle des hébergeurs de données de santé, regrette François Kaag. Dans l’agrément, ces derniers devaient s’engager sur la sécurité de l’hébergement, mais aussi sur la sécurisation applicative des données. La certification se concentre, elle, essentiellement sur la sécurité de l’hébergement et met de côté tout le reste. », estime-t-il. Pour François Kaag, cette réduction du scope se traduira par une baisse du niveau de protection sur ces données, « avec au passage, un transfert de la plupart des responsabilités de l’hébergeur vers le pharmacien et l’éditeur du LGO. Et comme il n’y a plus de services ou d’engagement minimum réellement imposés, il y a aussi un risque de voir arriver sur ce marché de nouveaux acteurs comme Amazon ou des hébergeurs généralistes, qui viendront remettre en cause les dix années d’investissement des hébergeurs agréés pour se mettre en conformité. » Cette transformation pourrait toutefois favoriser l’émergence d’offres alternatives à celles déjà proposées par les éditeurs de LGO. Affaire à suivre….
ON EN PARLE
RÉFORME
Le numérique au cœur du système
Parmi les nombreuses mesures annoncées dans le plan « Ma santé 2022 », présenté récemment par la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, figure la création d’un « Espace numérique personnel de santé » (ENPS). Dans cet espace, les patients retrouveront les coordonnées des professionnels de santé qui composent leur équipe de soins, leur carnet de santé, leur Dossier Médical Partagé (DMP), leurs constantes de santé, leurs ordonnances… Ils disposeront également de leur agenda de santé et d’une messagerie pour échanger avec les professionnels de santé. Ils pourront enfin consulter leur compte Ameli et des sites d’information sur la santé.
Y.R
70 M€C’est le montant que l’assurance maladie économiserait chaque année, si les 30 % de Français éloignés du numérique avaient un accès en ligne.
Y.R.
Source rapport « Les bénéfices d’une meilleure autonomie numérique » publié par France Stratégie
Le SITE DU MOIS
Envie d’étoffer vos connaissances sur la eSanté ? L’ASIP Santé vient de mettre en ligne le site esante-formation.fr. Gratuite, cette plateforme de formation elearning propose une trentaine de modules dans huit grandes thématiques : le cadre juridique de la eSanté, l’interopérabilité entre les professionnels de santé, les messageries sécurisées de santé, la cybersécurité… Les différents modules intègrent des clips vidéos, des contenus interactifs et des mises en situation. La plateforme est également collaborative. L’utilisateur peut commenter, noter ou télécharger un module, mais aussi proposer de nouveaux contenus.
Y.R.
DIGITALISATION
Pour renforcer le rôle du pharmacien d’officine dans les équipes de soins primaires, le groupe de protection sociale Klésia propose des tarifs négociés aux pharmaciens qui souhaitent s’équiper de la plateforme numérique valwin ou de la station de téléconsultation visiocheck. Ces tarifs privilégiés s’appliquent aussi aux dispositifs médicaux connectés de la gamme Bewellconnect commandés pour leurs patients.
Y.R.
BLOCKCHAIN
La start-up Embleema vient de lancer en version beta le premier carnet de santé en blockchain. En effet, son application « Patient truth » permet à un patient de stocker sur une blockchain les données de ses objets connectés de santé, et à terme, son dossier médical partagé. il peut également autoriser des professionnels de santé, des organismes de recherche ou des aidants à accéder à ses données.
Y.R.
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