En temps utile

Retrouver du temps médical utile, une préoccupation quasi obsessionnelle pour la ministre de la Santé, à l’heure où 45 % des médecins libéraux ont plus de 55 ans. Où en sommes-nous des mesures d’accès aux soins dans les territoires (1 200 territoires intercommunaux rencontrent de réelles difficultés en la matière), interroge d’ailleurs un dossier d’information du ministère envoyé aux rédactions. Aides à l’installation, développement de l’exercice multi-sites qui permet d’ouvrir un lieu de consultation dans une zone sous-dense tout en conservant un cabinet principal dans les « beaux quartiers », création de 400 postes de médecins généralistes qu’ils soient salariés ou à exercice partagé ville/hôpital, délégation de tâches (dont la vaccination en officine) censée libérer 3 millions de consultations médicales (l’équivalent de 800 généralistes) ou encore exercice coordonné, le dossier égrène tous ces projets. Et bien d’autres idées encore. Pourtant, c’est une enquête déclarative de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) qui aiguise nos papilles. Il ressort de cette photographie des pratiques et conditions d’exercice en médecine générale menée entre octobre 2018 et février 2019 que les médecins généralistes libéraux déclarent travailler beaucoup : en moyenne, 54 heures lors d’une semaine de travail ordinaire (60 heures ou plus pour un quart). Leurs consultations qui durent 18 minutes en moyenne occupent l’essentiel de leur activité mais la gestion de leur cabinet et les tâches administratives leur avalent tout de même 5 heures et demi. Dans ce contexte, les plus jeunes plébiscitent donc l’exercice en groupe, même avec des paramédicaux. Histoire peut-être de saupoudrer l’utile d’un peu d’agréable.