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JEAN-LOUIS ANSPACH PRésident de Teva santé (france) et de teva en suisse. « Il est important de maintenir le cercle vertueux du modèle générique »

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Publié le 24 septembre 2019 | modifié le 9 septembre 2025
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Le groupe israélien Teva est leader mondial de la production de génériques. Jean-Louis Anspach, président de Teva Santé, brosse un état des lieux du marché et du métier de pharmacien.

Actuellement, 2 acteurs détiennent plus de la moitié du marché en France. Peut-on assister à un bouleversement des parts de marché dans l’avenir ?

Le monde dans lequel nous vivons est en constante évolution. Ce qui était vrai hier ne le sera pas forcément demain. Il suffit de regarder les autres marchés au sein desquels Teva est présent et où les positions ne sont jamais acquises. Le marché français a des spécificités et un historique, mais ceci n’obère pas les possibilités de réussite de chacun des acteurs. Ceci dit, le médicament générique est sous-utilisé en France malgré la forte implication des pharmaciens et gagnerait à être davantage développé (en volumes) et réformé pour le rendre plus dynamique et attractif.

Comment voyez-vous ce marché dans 20 ans ?

Les médicaments génériques et biosimilaires permettront de répondre aux défis de demain, à savoir le vieillissement de la population dans les pays développés ou encore l’accès croissant à des traitements de qualité aux meilleurs coûts dans les pays émergents. Cette demande globale se combine actuellement avec un renforcement des standards de qualité, ce qui est une bonne chose, mais aussi avec une érosion continue des prix et des marges, ce qui l’est moins. Cette situation crée des tensions croissantes sur les chaînes d’approvisionnement des médicaments, en France comme ailleurs. L’industrie du générique est un partenaire essentiel de santé publique et doit le rester. Pour cela, il est important de ne pas le fragiliser davantage.

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Alors que la dimension « services » va de plus en plus se développer en pharmacie, l’officine peut-elle dans l’avenir se passer de l’économie du générique ?

La question de l’économie de la pharmacie ne doit pas être centrée sur le générique mais plutôt sur le rôle du pharmacien dans le système de santé, les solutions de fidélisation des patients, les services au-delà de la dispensation du médicament. Il est cependant important de maintenir le cercle vertueux du modèle générique, à savoir des mesures visant à inciter les médecins à prescrire davantage dans le Répertoire et les pharmaciens à dispenser des médicaments génériques. Ceux-ci constituent, en effet, une source essentielle d’économies pour le système de santé permettant, notamment, le financement des dernières avancées thérapeutiques en facilitant un accès rapide aux traitements innovants.

A l’inverse de la grande majorité des acteurs du générique en France, Teva n’est pas un « pure player ». Est-ce un avantage ou un inconvénient pour réussir sur le marché français du générique ?

Teva est leader mondial du générique, avec un solide portefeuille en produits de spécialité. Il intègre verticalement la chaîne du médicament, de la fabrication du principe actif à la distribution. Ceci est un avantage déterminant pour réussir sur le marché français qui évolue un peu plus chaque jour vers davantage de contraintes et des exigences réglementaires accrues. Le portefeuille d’activité (produits génériques + OTC + biosimilaires + spécialités innovantes) offre également à Teva un avantage en matière de taille, de synergies et de diversification.

Justement, les pharmaciens d’officine réclament à cor et à cri le droit de substitution sur les biosimilaires. Quelle est votre position actuellement sur ce sujet, encore source de divisions ou de divergences, y compris au sein du Gemme ?

Teva a pleinement conscience des besoins de développement des officines et nous soutenons leur démarche. Nous soutenons aussi la démarche engagée par les autorités, le corps médical et pharmaceutique pour définir les modalités de prescription et de dispensation des biosimilaires. Ces derniers constituent à terme une source importante d’économies pour notre système de santé. Ils représentent également un moteur de croissance pour les acteurs du générique. Il est donc primordial d’en assurer le développement « durable » basé sur la confiance (des professionnels de santé, des patients) dans un cadre juridique et scientifique clair. ●

en chiffres

➜  Chiffre d’affaires 2018 Teva Santé (France) : 519 M€
➜  4e laboratoire de génériques en France
➜  Plus de 20 années de présenceen France
➜  350 collaborateurs