Plein feu sur les éclairages
Trop souvent pris à la légère, l’éclairage et les ambiances lumineuses sont des éléments clés du marketing sensoriel : ils permettent d’inspirer de la confiance, de mettre à l’aise le client ou bien d’éveiller sa curiosité… Voici quelques conseils pour tirer le meilleur profit des innovations. Sans se ruiner.
L’éclairage est-il le parent pauvre des agencements d’officines ? C’est ce que pense Sébastien Flet Reitz, directeur technique du Syndicat de l’éclairage (qui représente une cinquantaine de fabricants), pour les officines comme pour tous les autres types de points de vente. « Dans de nombreux commerces, y compris dans des chaînes de magasins, on constate que les éclairages ne sont pas au top des priorités, explique-t-il. Il arrive en effet assez souvent que les éclairages ne soient pas pris en compte dans des rénovations pourtant complètes, tout simplement parce qu’ils existent déjà, semblent bien fonctionner et ne doivent pas forcément être enlevés pour faire les travaux ».
Où est le problème ? « Ces luminaires, qui utilisent des lampes à décharges, des lampes fluorescentes compactes ou des halogènes, sont vieux et ils restent vieux : ils ne bénéficient donc pas des énormes progrès technologiques qui ont été réalisés dans ce domaine depuis une dizaine d’années, en particulier pour tout ce qui touche aux produits LED (Éclairage à diodes électroluminescentes). » Les avancées permettent à la fois de réduire la consommation d’électricité (la baisse serait d’au moins 50 %), les coûts de maintenance et d’améliorer le confort visuel dans toute l’officine. Détail important : les systèmes à LED bénéficient en outre d’une longue durée de vie (plus de 50 000 heures dans le cas d’une utilisation intérieure). Ils éviteront donc au titulaire un certain nombre de tracas (ou de coûts) pour tout ce qui touche à la maintenance.
FAIRE la lumière sur l’existant.
Pour Pascal Burat, créateur de l’entreprise Eclairage Commerce, spécialisée dans les éclairages LED (notamment pour les pharmacies), une bonne optimisation des éclairages nécessite de se poser les bonnes questions et donc de bien préparer son projet. « En règle générale, on commence par un petit audit, indique-t-il. On consulte pour cela les dernières factures, pour se faire une idée du prix payé par le pharmacien pour chaque kilowatt-heure et de la consommation moyenne de l’officine. On fait ensuite un relevé des luminaires existants et des éventuels points à améliorer. » Le système est perfectible ? « Vous avez dans ce cas intérêt à construire un projet visant à trouver et installer de nouveaux éclairages », relève Sébastien Flet Reitz. « Une fois que vous aurez déterminé le montant de l’investissement nécessaire, vous pourrez comparer ce montant au coût actuel de l’éclairage et ainsi calculer le temps qu’il vous faudra pour obtenir un retour sur votre investissement. »
BIEN choisir.
Il faut bien sûr étudier avec soin les caractéristiques dont devra bénéficier le futur éclairage. « Les choix sont toujours fonction de la géométrie des volumes et de la hauteur sous plafond », détaille Emmanuel Sablon, directeur de Maxi LED, un spécialiste français de l’éclairage LED. « Pour chaque type d’installation possible, je calcule le niveau de luminosité souhaitable sur chaque surface à éclairer, la hauteur sous plafond (qui permet de déterminer l’angle que devra avoir l’éclairage) et la chaleur souhaitable pour la future source lumineuse », opine Hervé Carvin, gérant de Solelec Provence, un électricien ayant récemment travaillé sur plusieurs “relamping” d’officines varoises. La température de couleur, ou température thermodynamique, est exprimée en Kelvin (K) : le blanc neutre, très prisé dans les pharmacies (où il véhicule une image moderne et propre), correspond à une couleur d’environ 3 000 K et il est assez comparable à la lumière du jour. Le blanc chaud, qui tend lui vers le jaune et aide à créer des ambiances “cosy”, a lui une température inférieure à 3 000 K. Et le blanc froid, que l’on tend à privilégier dans les lieux à très forts passages, comme les couloirs, a une température supérieure à 5 000 K.
AJUSTER en temps réel.
Avec les LED, « il est aussi possible d’utiliser des variateurs, éventuellement liés à des détecteurs de luminosité : ceux-ci permettent de jouer automatiquement ou pas sur l’intensité de l’éclairage de chacune des zones de l’officine », ajoute le gérant de Solelec Provence. Même son de cloche du côté du Syndicat de l’énergie, où Sébastien Flet Reitz souligne que les technologies de détection de présence, devenues plus abordables, offrent aujourd’hui l’avantage de réduire a minima la luminosité dans des zones où ne sont détectés aucun visiteur et/ou à des endroits où la lumière naturelle est abondante à certains moments de la journée. Autre avantage notable pour les pharmaciens : la lumière des “nouveaux” luminaires à LED est pratiquement exempte de rayons UV (sans installation de filtres ou de protections spécifiques). « Le risque de décoloration ou de détérioration de matériaux sensibles [telles les boîtes de médicaments] est ainsi nettement réduit », explique le groupe autrichien Zumtobel, l’un des principaux fabricants européens de produits d’éclairage.
PANACHER les sources.
Du fait de leurs très petites tailles, les LED peuvent enfin êtres intégrées dans des rubans, offrant la possibilité de valoriser les produits disposés sur un rayonnage. On les trouve aussi dans de tous petits spots incrustés dans le plafond ou fixés sur des rails mécaniques (l’avantage de ces rails étant d’offrir la possibilité au titulaire de déplacer facilement les spots à chaque fois que l’agencement de son officine évolue). « Vous pouvez ainsi jouer, à chaque endroit, sur le niveau d’éclairement et la tonalité de la couleur », relève Hervé Carvin. Le blanc facilitera la lecture des emballages à certains endroits. Mais le blanc chaud pourra vous aider à donner une atmosphère à proximité d’une zone dédiée au conseil pharmaceutique….
25 %
C’est, en moyenne, ce que représente l’éclairage dans la facture énergétique d’un commerce., mais, dans une pharmacie, cela peut s’élever jusqu’à 60 %, selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).
LEDNouveau vecteur de bien-être ?
Le groupe Lucibel, fabricant français de produits et de solutions d’éclairage LED, a développé une nouvelle technologie “Cronos” : elle a vocation à restituer en intérieur les bienfaits de la lumière naturelle. Le concepteur vient d’intégrer cette technologie dans de fines dalles LED (1 cm d’épaisseur) pouvant être installées dans de faux plafonds ou bien dans des installations en suspension. Le but étant de faciliter la création de « lumière naturelle dans des espaces qui en sont privés ». Les dalles, qui bénéficient « d’un traitement anti-éblouissement », offriraient ainsi, d’après Lucibel, la possibilité « de synchroniser le rythme circadien d’une personne [clients ou salariés des officines] en reproduisant l’éclairage du soleil. » Il en résulterait, entre autres, une meilleure concentration et une amélioration des performances cognitives. Affaire à suivre…
POUR ALLER + LOIN
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) en partenariat avec le Syndicat de l’éclairage met à disposition gratuitement un guide de 12 pages, intitulé Eclairage des commerces. Bien éclairer pour mieux vendre.
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