Claire Gagliolo s’applique à rechercher la transparence

Claire Gagliolo a toujours été fascinée par les cosmétiques. Déjà sur les bancs de la faculté de pharmacie de Marseille (Bouches-du-Rhône), elle avait fait ce constat : «  Une femme applique quotidiennement sur sa peau plus de 100 ingrédients, pour la plupart d’origine pétrochimique.  » Il ne lui en faut pas plus pour se convaincre qu’un jour elle inventera une gamme de soins totalement green. En attendant, c’est vers un doctorat en pharmacie option industrie qu’elle s’oriente. En 1988, elle fait tout de même partie des 10 premiers pharmaciens à gérer un espace parapharmacie aux Nouvelles galeries. Avant de compléter son cursus avec un DESS gestion et administration des entreprises, un DU de cosmétologie et un CAP d’esthéticienne-cosméticienne, «  pour maîtriser le versant pratique de la cosmétique ». Elle poursuit sa carrière, pendant plus de 15 ans, au sein de laboratoires pharmaceutiques comme responsable des marchés hospitaliers. Bien loin encore des cosmétiques.

2004 est pour elle l’année de la remise en question. Après 1 an de congé sabbatique, elle quitte l’industrie pharma pour se consacrer enfin à sa passion, les cosmétiques, et lance Officinea en 2006.

« Parfaits ou rien ! »

Les débuts sont difficiles. «  Il faut trouver des fournisseurs, des formulateurs, convaincre les partenaires. Moi je voulais des produits parfaits ou rien !  », explique la chef d’entreprise. Ses premiers soins sortiront en 2007. A base d’actifs végétaux haut de gamme, bio, sans allergène et surtout made in France, ils sont vite remarqués et primés par les experts de l’Observatoire des cosmétiques.

En parallèle, elle intervient à l’Institut de formation pharmacie santé (IFPS) de Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes), dans le cadre du CQP dermocosmétique, diplôme de branche ouvert aux pharmaciens et préparateurs en pharmacie. «  Il existe chez les pharmaciens un déficit de formation en cosmétique », reconnaît Claire Gagliolo.

Avec son associée Candice Colin, elle lance Clean Beauty en 2016. «  C’est la première et seule appli mobile qui permet d’identifier les ingrédients controversés et les allergènes dans les produits cosmétiques sur des bases scientifiques et réglementaires  », assure la spécialiste. Objectif : offrir une réelle transparence dans un secteur alors relativement opaque. Une approche qui a séduit Carrefour. «  L’enseigne nous a choisies comme partenaire de son concept Sources qui vient d’ouvrir à Paris, dans le Marais.  »

Deux ans plus tard, Claire et Candice créent Beautylitic, «  le premier algorithme (API SaaS) d’analyse des produits de soin et d’hygiène qui permet aux distributeurs d’analyser la composition de leur offre  ». Il est utilisé par des enseignes de distribution, «  mais il pourrait s’adresser à des pharmaciens d’officine qui voudraient développer leurs ventes de cosmétiques ou à des groupements qui voudraient mieux piloter leur référencement  », conclut sans perdre le nord l’experte.

1988 : thèse de Docteur en pharmacie et DESS gestion et administration des entreprises
1988 : responsable d’un espace parapharmacie aux Nouvelles galeries
1997 : CAP d’esthétique et DU de cosmétologie
1989-2005 : carrière dans l’industrie pharmaceutique (Abbott, BMS, Upsa)
2006 : lancement de sa marque de cosmétiques Officinea
Février 2016 : lancement de l’appli Clean Beauty
Début 2018 : lancement de l’API Beautylitic