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ARMAND PINTON, PRÉSIDENT D’ASTERA « Notre coopérative est restée indépendante »

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Publié le 30 novembre 2019 | modifié le 5 septembre 2025
Par Yves Rivoal
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La coopérative Astera fête cette année son centième anniversaire. Son président, Armand Pinton, n’a lui que 40 ans. Il revient sur l’histoire du groupe, ses valeurs et les raisons du succès… tout en dévoilant le regard qu’il porte sur l’avenir du métier de pharmacien et donc de son groupe.

Tout a changé en 100 ans, non ?

C’est vrai que, depuis la création de la Mutuelle coopérative pharmaceutique rouennaise en 1919 par quinze pharmaciens de la ville désireux de mutualiser leurs achats et la distribution des préparations magistrales, beaucoup de choses ont changé. A travers nos quatre grands métiers, la répartition avec la CERP Rouen, le maintien à domicile avec Oxypharm, les services à l’officine avec Isipharm, le groupement Les Pharmaciens associés, Eurolease pour le financement, la Centrale des pharmaciens (centrale d’achat) et les solutions à l’industrie, notre groupe a bâti un véritable écosystème. Ce qui n’a pas changé, en revanche, c’est notre raison d’être qui a toujours été d’aider le pharmacien entrepreneur à rester indépendant et à développer son officine.

Quelles ont été les grandes étapes de la construction du groupe ?

Après s’être développée en Normandie sur l’activité de répartition, la CERP Rouen a pris une dimension nationale à partir des années 1960 grâce à une stratégie de fusions et de rachats qui s’est achevée au début des années 1980. Les autres activités ont, elles, commencé à se développer au début des années 2000.

Si vous deviez citer un succès emblématique ?

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Notre plus grande réussite, c’est d’avoir construit ce groupe sans renier les valeurs qui constituent notre ADN depuis le départ : l’indépendance, la proximité, le partage, l’esprit d’entreprise et l’engagement en matière de santé publique. Nos pharmaciens sociétaires sont ainsi sollicités régulièrement pour définir les grandes orientations de notre groupement ou de notre logiciel de gestion en officine (LGO). Je rappelle en outre que notre coopérative est restée indépendante face à de grands groupes capitalistiques internationaux.

Une déception ?

Nous n’avons pas subi d’échecs significatifs tout au long de ce parcours. En revanche, nous sommes, comme tous les répartiteurs, confrontés à de réelles difficultés structurelles. Le marché de la répartition en France perd chaque année de l’argent. Les pouvoirs publics doivent donc prendre conscience qu’il faut complètement revoir le modèle économique.

Quel regard portez-vous sur les transformations du métier de pharmacien ?

Le virage auquel on assiste est passionnant. La bascule d’une économie fondée sur la marge commerciale du médicament à une rémunération sous forme d’honoraires pour la réalisation de services comme les entretiens pharmaceutiques, la vaccination ou les tests de dépistage constitue une chance pour le pharmacien. Avec ces nouvelles missions, il a l’opportunité de s’imposer comme un acteur central dans le parcours de soins des patients. Je suis d’ailleurs persuadé que, demain, le pharmacien aura aussi pour mission d’orienter les patients vers un médecin, une infirmière ou un kinésithérapeute pour les soins de premier recours.

Quelle stratégie allez-vous mettre en place pour aider les pharmaciens à réussir cette transformation ?

Actuellement, nous avons la chance d’avoir l’offre de services la plus complète du marché pour les pharmaciens indépendants. Nous allons donc nous appuyer sur ce socle pour continuer de les accompagner. Nous sommes, par exemple, en train de travailler sur notre LGO LEO 2.0 pour fluidifier au comptoir la gestion de ces nouveaux services. Nous venons également d’inaugurer à Mennecy, dans l’Essonne, la première pharmacie sous enseigne Santalis, avec un concept orienté sur le bien-être et la préservation du capital santé et un parcours client différent, rythmé par une succession de corners dédiés à la santé au naturel, au bien-être ou au maintien à domicile.

– 6 800 sociétaires
– 3 600 collaborateurs
– 32 agences
– 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2018 (+ 2,2 % en 1 an)
– 87,7 %, c’est la part de la répartition dans le chiffre d’affaires du groupe

2006 : diplôme d’Etat de docteur en pharmacie, faculté de pharmacie de Limoges (Haute-Vienne)
2007 : reprise de l’officine maternelle à Orsennes (Indre) qu’il dirige toujours
Après 2012 : après avoir présidé un service de soins infirmiers à domicile (SSIAD), il est nommé administrateur de la coopérative Astera
2016 : vice-président de la coopérative Astera
2017 : président de la coopérative Astera