Ventes de masques médicaux : la FSPF donne le top aux pharmaciens pour le 11 mai

La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a décidé ce 17 avril 2020 d’inciter les pharmaciens à s’approvisionner en masques médicaux dès maintenant afin de pouvoir les distribuer au public à partir du 11 mai. « Depuis le 23 mars, j’appelle les groupements, les grossistes-répartiteurs, les centrales d’achat et les laboratoires à s’approvisionner en masques chirurgicaux afin de fournir les pharmacies », explique Philippe Besset, président de la FSPF. Ne s’agit-il pas d’un changement de position par rapport à l’Ordre des pharmaciens et à l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (voir notre actualité du 16 avril) ? Non, répond Philippe Besset : « Je suis très clair. Nous devons être solidaires avec les professionnels de santé, qui ont besoin de masques, et respecter le confinement. Mais à partir du 11 mai, lors du déconfinement, nous pourrons les vendre au public, puisque ce n’est pas interdit juridiquement. Le but est de rendre service à la population. Ce n’est pas un business ». Laurent Filoche, président de l’UDGPO, et Alain Grollaud, président de Federgy, interrogés par Le Moniteur des pharmacies, s’alignent sur la même position. 

Des premières livraisons aux pharmacies

Faut-il encore pouvoir s’approvisionner en masques auprès des groupements ou d’autres fournisseurs. Les adhérents de l’UDGPO sont prêts. Pharmacorp, dont Laurent Filoche est président, a déjà livré 200 000 masques à ses 250 pharmacies. Du côté de Federgy, Alain Grollaud explique qu’une grande majorité des groupements ont commandé et reçu les masques. Pharmazon, une centrale d’achat pour les officines basée à Orléans, a vendu les 500 000 masques qu’elle avait importés et, compte tenu de la demande, a passé une nouvelle commande d’un million de masques. « Normalement, notre plateforme est réservée aux pharmacies adhérentes, mais nous l’avons ouverte à toutes les officines », commente Audrey Lecoq, gérante associée de Pharmazon. Selon Laurent Filoche, tous les grossistes ont également passé d’importantes commandes. Gilles Bonnefond, président de l’USPO, estime que la vente au public de masques chirurgicaux « n’est pas éthique, ni morale, ni solidaire avec les autres professionnels de santé, ni cohérente avec la politique du gouvernement ». Et d’ajouter : « Les maires devraient distribuer des masques au grand public et je trouve cela très bien. Et personne n’a jamais dit que les masques publics seraient des masques chirurgicaux. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on fabrique en France des masques non sanitaires ».

A moins que la doctrine du gouvernement n’évolue…