Out, l’hydroxychloroquine

Réservé aux abonnés
Mettre en favori

L’étude publiée dans The Lancet le 22 mai aura déclenché une réaction en chaîne aboutissant à l’arrêt de l’utilisation de l’hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19. Tout commence par les résultats de cette étude observationnelle en vie réelle (671 hôpitaux sur six continents) qui a suivi près de 100 000 patients. Menée entre le 20 décembre 2019 et le 14 avril 2020, elle conclut à l’absence d’intérêt de la molécule lorsqu’elle est administrée tôt (dans les 48 heures après le diagnostic de Covid-19) chez les patients hospitalisés (mais sans ventilation mécanique), et ce, quel que soit son schéma médicamenteux, en association ou non à un macrolide. Au contraire même. Les auteurs rapportent un taux de mortalité global de 18 % pour l’hydroxychloroquine seule et de 23,8 % pour l’hydroxychloroquine associée à un macrolide, contre un taux de mortalité global de 9,3 % dans le groupe témoin.

Dans la foulée de ces résultats, le ministère de la Santé saisit le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) pour avis. Le 25 mai, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) annonce une « pause temporaire » du bras hydroxychloroquine de son essai Solidarity (père de l’essai Discovery de l’Inserm). Le même jour, le HCSP conclut lui aussi à l’absence de bénéfice de l’hydroxychloroquine dans le Covid-19 et recommande de ne pas l’utiliser dans la maladie. Puis vient le tour de l’Agence nationale de sécurité du médicament de suspendre les essais cliniques incluant l’hydroxychloroquine. Le 27 mai, un décret empêche la prescription de l’hydroxychloroquine pour les patients atteints de Covid-19.

A l’officine, les règles de prescription et de délivrance de l’hydroxychloroquine (prescription initiale par des spécialistes en rhumatologie, médecine interne, dermatologie, néphrologie, neurologie ou pédiatrie et renouvellement par tout médecin, dans le respect des indications de son autorisation de mise sur le marché) sont maintenues jusqu’à la fin de l’état d’urgence sanitaire, fixé pour l’instant au 10 juillet.

Publicité