“Le stress de la reprise s’atténue au fur et à mesure des semaines”

Diplômé d’un « master de sciences en biomatériaux » en 2014, j’ai soutenu ma thèse en 2015. Après plusieurs années de formations (CES, DU, formations privées), j’ai été recruté en 2018 en tant qu’assistant hospitalo-universitaire (AHU).

J’ai trois activités distinctes : je suis « associé cogérant » d’un cabinet libéral de trois praticiens. Je travaille aussi en tant qu’AHU (dans les hôpitaux universitaires Pitié Salpêtrière – Charles Foix) pour enseigner et transmettre aux étudiants. Le dernier volet de mon activité se déroule à la faculté où je dispense aux étudiants des enseignements fondamentaux lors des travaux pratiques et enseignements dirigés.

Suite à la mise en place du confinement par le gouvernement, et en accord avec les recommandations du Conseil de l’ordre, j’ai organisé la fermeture de mon cabinet.

Comme pour beaucoup, l’incertitude a marqué les premiers temps de ce confinement : comment la situation sanitaire allait-elle évoluer ? Comment allait-on maintenir le cabinet à flot financièrement ?

Afin de faire face, nous avons rapidement fait notre possible pour minimiser la casse en diminuant les dépenses du cabinet : chômage partiel pour les assistantes, prêts bancaires et leasings décalés etc.

Il a aussi fallu organiser une permanence téléphonique pour assurer une gestion des urgences dentaires du cabinet, afin de décharger les services hospitaliers.

A défaut de pouvoir accueillir mes propres patients au cabinet, j’ai eu la chance d’assurer une journée de garde dans mon cabinet de ville en accord avec le Conseil de l’ordre de Paris. De plus, grâce à mon poste d’AHU, j’ai assuré une dizaine de gardes dans les Hôpitaux Universitaires Pitié Salpêtrière – Charles Foix au cours du confinement.

J’ai apprécié me rendre utile auprès des patients et participer à cet engagement collectif ! Les gardes se sont déroulées sans soucis, toujours au sein d’une équipe de soins soudée !

Pour avoir travaillé sur la plateforme Covident (plateforme de téléconsultation de prise en charge des urgences dentaires, sous la direction du P^r Géraldine Lescaille), je dois dire que j’ai été admiratif de la mobilisation de mes confrères !

Nombreux sont aussi les praticiens qui se sont engagés dans la réserve sanitaire et dans les équipes de Covidom.

J’ai la chance d’avoir participé à la rédaction d’un article « Adaptations des protocoles de la chaîne d’asepsie en chirurgie dentaire face à la pandémie de Covid-19 », afin de faciliter la reprise à la réouverture des cabinets. Et cette dernière n’a pas été de tout repos ! Les recommandations d’hygiène et d’asepsie restent contraignantes, bien que facilement acceptées par l’équipe de soins et les patients.

Le stress de la reprise s’atténue au fur et à mesure des semaines, ce qui permet aux trois praticiens du cabinet et aux deux assistantes de souffler un peu : chacun a fini par trouver son rythme ! Et les patients semblent retrouver le chemin du cabinet avec le sourire !

Nous ne sommes peut-être pas au bout de nos surprises en ce qui concerne le Covid-19, mais cette pandémie aura au moins révélé la générosité, la solidarité et la mobilisation de notre profession. Et je suis fier d’être chirurgien-dentiste !