Vaccination anti-Covid-19 des immunodéprimés : une troisième dose d’AstraZeneca à prévoir

© DR

Vaccination anti-Covid-19 des immunodéprimés : une troisième dose d’AstraZeneca à prévoir

Réservé aux abonnés
Publié le 6 mai 2021
Par Yves Rivoal
Mettre en favori

Suivant l’avis émis par le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, le ministère de la Santé avait annoncé le 11 avril dernier que l’injection d’une troisième dose de vaccin anti-Covid-19 était désormais nécessaire pour les patients sévèrement immunodéprimés. La Direction générale de la santé vient de préciser ses recommandations concernant son administration (DGS-Urgent 52). Sont concernées par cette mesure les personnes ayant reçu une transplantation d’organe ou de cellules souches hématopoïétiques, sous chimiothérapie lymphopéniante ou traitées par des médicaments immunosuppresseurs forts comme les antimétabolites (Cellcept, Myfortic, mycophénolate mofétil, Imurel, azathioprine) ou les Anti-CD20 (rituximab : Mabthera, Rixathon, Truxima). Les patients dialysés chroniques, après avis de leur médecin sont également éligibles, tout comme, au cas par cas, les personnes sous immunosuppresseurs ne relevant pas des catégories citées ou porteuses d’un déficit immunitaire primitif.

La patients fortement immunodéprimés de moins de 55 ans ayant reçu une première dose de vaccin AstraZeneca avant le 19 mars doivent désormais bénéficier d’une deuxième dose de Pfizer/BioNTech ou de Moderna 12 semaines après la première injection, et d’une troisième dose, quatre semaines après la deuxième injection.
Les patients immunodéprimés de 55 ans et plus ont la possibilité de se faire vacciner en pharmacie avec AstraZeneca, en respectant le même calendrier vaccinal (2e dose à 12 semaines puis 3e dose à 4 semaines).

« Pour recevoir cette 3e dose, [les patients] devront disposer d’une ordonnance ou du courrier envoyé par la CPAM », précise l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine dans son Point Info du 6 mai.

La DGS a également annoncé que les proches des personnes immunodéprimées pouvaient désormais, elles aussi, être vaccinées. Sont considérées comme proches, les personnes résidant sous le même toit et âgées de plus de 16 ans, et les personnes en contact de manière régulière et fréquente, à titre professionnel ou non, pour accomplir au domicile des activités de la vie quotidienne. Elles doivent présenter une attestation délivrée par le médecin traitant de la personne immunodéprimée.

Publicité

Pour Yvanie Caillé, fondatrice de Renaloo et membre du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, cette décision va dans le bon sens. « Les études ont montré une réponse insuffisante à la vaccination chez des patients dialysés et greffés que Renaloo représente, souligne-t-elle. Les cas documentés de sujets totalement vaccinés développant des formes graves de la Covid-19 se multiplient également. Et c’est  d’autant plus critique qu’ils font partie des populations les plus vulnérables, avec des taux de décès en cas de contamination sensiblement supérieurs à ceux des résidents d’Ehpad qui sont pourtant bien plus âgés… Pour eux, cette troisième dose de vaccin est donc une bonne chose, même si l’on ne sait pas encore quelle sera son efficacité… »