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Covid-19 : et maintenant la fluvoxamine ?
Selon l’étude clinique randomisée en aveugle TOGETHER menée au Brésil, la fluvoxamine à haute dose montrerait un intérêt chez les patients à haut risque atteints de Covid-19 diagnostiqués précocement (symptômes depuis 7 jours maximum et tests positifs), versus placebo (près de 730 patients par traitement). Une dose de 100 mg de cet inhibiteur de la recapture de la sérotonine 2 fois par jour pendant 10 jours réduirait de 29 %, selon les auteurs, l’observation prolongée aux urgences ou l’hospitalisation en raison de Covid-19. L’étude a même été arrêtée avant la fin du fait du « succès » de la fluvoxamine. En revanche, la fluvoxamine n’a pas montré d’effet sur la clairance du Sars-CoV-2 à 7 jours, les hospitalisations pour Covid-19 uniquement, les hospitalisations toutes causes, la durée du séjour, la durée de la ventilation, le temps de récupération et la mortalité. Des effets indésirables légers ont été notifiés dans le bras fluvoxamine.
Covid, fin de partie ? Pas encore. L’étude est publiée en pre-print : elle n’a pas été confrontée à l’avis des pairs. Et elle souffre de défauts méthodologiques majeurs.
« Quand on regarde les résultats, la première chose à souligner c’est que le facteur d’évaluation est un critère composite, c’est-à-dire multiple », remarque le Pr Jean-Louis Montastruc, pharmacologue au CHU de Toulouse (Haute-Garonne) et membre de l’Académie nationale de médecine. Deux facteurs sont associés : l’observation prolongée aux urgences et l’hospitalisation. En clair, c’est comme « mélanger les torchons et les serviettes, explique le pharmacologue. La multiplication des critères fait que par le simple jeu du hasard, on peut en trouver un significatif ».
De plus, « ce qui tire le résultat vers la significativité c’est l’observation prolongée aux urgences. L’effet sur l’hospitalisation n’est pas significatif », poursuit le Pr Montastruc.
Autre information apportée par l’étude : la fluvoxamine à haute dose n’est pas virucide, puisque la clairance du virus ne bouge pas non plus.
« Pas de quoi s’exciter à ce stade, on n’a pas encore le traitement curatif miracle », conclut le Pr Mathieu Molimard, pharmacologue CHU de Bordeaux (Gironde). « La montagne risque d’accoucher d’une souris ».
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