« Une officine c’est des diplômes, des spécialités et du service ! »

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Publié le 1 septembre 2021
Par Peggy Cardin-Changizi
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Depuis deux ans, Léa Wauquier compte plus de 40 000 abonnés sur sa page Instagram. Elle y partage son quotidien, ses astuces et commente l’actualité de la santé. Elle estime que la pharmacie sort renforcée de la crise du Covid-19, avec une stratégie plus que jamais centrée autour du conseil et de l’accompagnement patient. À découvrir, son premier livre, “Les conseils pharma de Léa”, sorti ce mois-ci aux éditions Marabout.

PM Que trouve-t-on sur votre compte Instagram ?

LW Beaucoup de pharmaciens me suivent et ils sont heureux de voir notre métier valorisé ainsi. Mes posts sont aussi une aide pour le conseil au comptoir. Nombre d’entre eux les utilisent comme support d’informations. Je délivre des conseils nutritionnels, micro-nutritionnels et sur l’ hygiène de vie en général. Mon but est de donner toutes les clefs (à partir de mes connaissances) pour mieux conseiller le patient et mieux comprendre l’étiopathogénie de certaines problématiques de santé.

PM Quelle est aujourd’hui votre perception du métier de pharmacien ?

LW Un acteur de santé incontournable de par sa proximité avec la patientèle. Nous sommes les seuls professionnels de santé accessibles à tout moment de la journée, sans rendez-vous et, sans disparité, sur l’ensemble du territoire français. La crise sanitaire a mis en lumière cette force que nous avons, ainsi que nos capacités d’adaptation et notre réactivité.

PM Après la crise du Covid-19, vers quoi le métier de pharmacien doit-il évoluer ?

LW Il est temps que la prévention s’inscrive véritablement dans l’exercice officinal ! Cela passe par des conseils nutritionnels, environnementaux et par le développement des entretiens pharmaceutiques. Pour moi, la médecine allopathique soigne la maladie, agit de manière efficace sur les symptômes, mais elle ne permet pas de prévenir. Il suffit de regarder l’explosion des maladies chroniques pour le constater. Le pharmacien doit assurer ce rôle.

PM Selon vous, la pharmacie est-elle un commerce comme les autres ?

LW C’est bien plus qu’un commerce ! Une officine c’est des diplômes, des spécialités et du service. En fonction de son emplacement et de la qualification de ses équipes, chaque officine peut véritablement se distinguer auprès de sa patientèle… Mais, encore faut-il que ses atouts soient visibles ! Si les prix doivent rester attractifs, axer sa communication uniquement sur de la promotion ou du discount, cela revient à se positionner sur le credo de la grande distribution et, au final, à mettre à mal le monopole.

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PM Le conseil et l’accompagnement patient sont-ils au cœur de votre stratégie ?

LW Complètement et ça devrait être celle de tous mes confrères. De plus en plus de patients souhaitent se soigner plus naturellement. Et qui mieux que le pharmacien sait conseiller la phytothérapie, l’aromathérapie, la micronutrition ? Nous étudions pendant six ans la biochimie, la biologie cellulaire, la pharmacodynamie, la phytothérapie…, nous sommes donc tout à fait aptes à délivrer un conseil de qualité et sûr. De plus, nous avons accès au dossier médical et nous connaissons les interactions. Il suffit de se mettre à niveau en se formant.

PM Quelles sont les spécificités que vous proposez à vos patients dans l’officine où vous travaillez ?

LW Des conseils nutritionnels et micro-nutritionnels personnalisés. En délivrant des ordonnances, le pharmacien en sait déjà beaucoup sur son patient, avant même de l’avoir interrogé. Il suffit d’initier le dialogue, de créer un lien avec lui et s’il est réceptif de lui proposer un suivi personnalisé. La micronutrition ne s’oppose pas à l’allopathie, mais elle vient en soutien et quelquefois en alternative. Chaque traitement n’est pas sans conséquence sur l’organisme. En bloquant des réactions biologiques, les médicaments impactent directement notre statut micronutritionnel. La micronutrition est une médecine préventive qui permet d’améliorer la santé lorsqu’elle est utilisée à bon escient. Et en plus, elle fidélise énormément les patients.

PM Que peut attendre une pharmacie de sa présence sur les réseaux sociaux ?

LW De plus en plus de pharmacies communiquent sur les réseaux sociaux et je trouve cela très positif. Instagram n’est pas un support de publicité classique, il doit être un moyen de faire rayonner votre équipe et vos compétences. Personnellement, ce réseau social m’a permis de créer des relations interprofessionnelles fortes avec des médecins, kinés, sagesfemmes, ostéopathes, naturopathes, diététiciens, coachs sportifs… et bien sûr avec les équipes officinales. Personnellement je n’ai jamais cherché à faire le buzz. J’ai juste envie de communiquer sur des sujets que je juge importants et/ou d’actualité et de la manière la plus pertinente possible.

BIO EXPRESS

→ 2013

Léa Wauquier obtient sa thèse sur la prise en charge de l’équilibre micro-nutritionnel des patients à l’officine.

→ 2018

Création du compte Instagram et de la page Facebook “Les conseils pharma de Léa”.

→ 2019

Fin de son CDI en tant que pharmacien assistant.

→ 2021

Sortie de son premier livre “Les conseils pharma de Léa” aux éditions Marabout.