De la livraison au bureau

A l’arrivée de son deuxième enfant, en 2019, Mariana Caillaud, une jeune cadre salariée dans une grande entreprise parisienne, voit son équilibre précaire entre vie privée et vie professionnelle basculer. « Entre mon travail, les rendez-vous chez le pédiatre et les médicaments à aller chercher à la pharmacie, les journées étaient souvent trop courtes, se souvient-elle. J’ai donc cherché une solution de livraison de médicaments au bureau, mais je n’en ai pas trouvée ». Pour combler ce manque, elle a alors décidé de créer l’application Dolipharm. « Les pharmaciens prennent de plus en plus de place dans les parcours de soins. Et pour réussir les nouvelles missions qui leur sont confiées, les officines doivent engager un processus de digitalisation dans lequel la livraison de médicaments a toute sa place ».

2 pharmacies pour 1 entreprise partenaire.

L’application permet de scanner des ordonnances et de commander des produits de parapharmacie. Pour offrir ce service gratuitement aux patients, Mariana Caillaud a opté pour un modèle économique basé sur les entreprises. « Pour que leur personnel puisse en bénéficier, les sociétés partenaires doivent s’acquitter d’un abonnement mensuel par collaborateur, explique-t-elle. Ensuite, leurs salariés n’ont plus qu’à télécharger l’application et à enregistrer leurs cartes Vitale et mutuelles ». Interconnectée au logiciel de gestion d’officine (LGO) de deux pharmacies partenaires, situées en général à proximité des bureaux et désignées au moment de la signature du contrat avec l’entreprise, « les produits de parapharmacie sont vendus au même prix que sur le point de vente, avec des délais de livraison rapides puisque toute ordonnance ou commande passée dans la matinée est livrée dans l’après-midi ». Dès qu’une ordonnance est validée sur l’application, un coursier en vélo se charge d’aller récupérer l’original, ainsi que les cartes Vitales et mutuelle du salarié. « En attendant le passage du coursier, l’équipe officinale peut la pré-valider, calculer le reste à charge, et placer les médicaments dans une enveloppe opaque et scellée », ajoute Mariana Caillaud.

Une commission de 5 % sur la parapharmacie.

Pour figurer sur la plateforme, les officines doivent avoir été désignées par une entreprise partenaire ou être sélectionnées par Dolipharm. En outre, elles doivent payer à Dolipharm un abonnement mensuel, dont le montant sera fixé après la phase de test, et une commission de frais de service de 5 % sur les ventes de produits de parapharmacie. « Pour ne pas peser sur le C.A des officines, cette commission ne s’applique pas sur les médicaments », précise Mariana Caillaud. Lancé en octobre 2020 à Rouen, puis mis en pause au début du deuxième confinement, le service vient d’être relancé dans la capitale de la Normandie et à Paris intra-muros. Il devrait être étendu à toute l’Ile-de-France d’ici à la fin de l’année. « S’il est encore trop tôt pour dresser un premier bilan, on observe depuis le début de la crise sanitaire une vraie prise de conscience au sein des entreprises de l’importance de la santé et du bienêtre au travail. Je suis donc persuadée que des services comme le nôtre feront partie intégrante de l’entreprise de demain », conclut Mariana Caillaud.