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Sanctions contre la Russie : quels impacts pour les médicaments et cosmétiques ?
« En exportation, la Russie est le 18e client en valeur de l’industrie pharmaceutique française. Ce qui représente 345 millions d’euros. Nous exportons aussi vers l’Ukraine pour environ 86 millions d’euros », explique Philippe Lamoureux, directeur général du Leem (Les entreprises du médicament). Si l’embargo à l’encontre de la Russie ne concerne pas les médicaments, les laboratoires pharmaceutiques sont cependant confrontés à des difficultés d’acheminement vers ces pays. Le trafic aérien vers la Russie est en effet suspendu. Ainsi que le fret routier en raison d’une pénurie de chauffeurs-routiers européens prêts à prendre la route pour ce pays. « Les exportations sont donc assez pénalisées », observe Philippe Lamoureux. Sachant que l’impact peut être plus ou moins important selon le chiffre d’affaires réalisé par chaque laboratoire présent en Russie.
Recrutement de patients à l’arrêt
Autre conséquence plus méconnue : les essais cliniques. « Plusieurs essais sont menés avec des patients russes. Le recrutement a été stoppé », souligne le directeur général du Leem. A ces problèmes s’ajoutent la situation des collaborateurs des laboratoires qui travaillent en Ukraine et en Russie. « Il a fallu les sécuriser ou les rapatrier notamment de l’Ukraine », précise Philippe Lamoureux, alors que ce 3 mars la France recommande à ses ressortissants « dont la présence et celle de leur famille n’est pas essentielle » de quitter la Russie. Enfin, dernier élément qui peut inquiéter : l’exclusion des banques russes du réseau Swift. Selon Philippe Lamoureux, il est encore difficile d’évaluer l’impact de cette sanction, mais cela « pourrait ralentir les paiements entre la Russie et les autres pays ».
Une économie en berne
Les cosmétiques sont des biens de consommation, ils ne sont pas non plus touchés par les sanctions. « La France est peu exposée car les exportations vers la Russie représentent 300 millions d’euros sur un total de 16 milliards, soit moins de 2 % de nos exportations », déclare d’emblée Emmanuel Guichard, délégué général de la FEBEA (Fédération des entreprises de la beauté). Pas d’inquiétude donc, d’autant que le marché russe est en déclin. « Alors qu’en 2021, nous avons enregistré une forte croissance des marchés par rapport à 2019, celui de la Russie est en régression de – 20 % en raison de ses difficultés économiques. C’est la plus forte décroissance parmi les 3 pays – Brésil, Dubaï, Russie -concernés par une diminution des ventes », détaille Emmanuel Guichard.
En revanche, une hausse du coût de l’énergie pourrait avoir des répercussions pour les entreprises cosmétiques et pharmaceutiques si la crise durait. D’où leur vigilance sur ce point.
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