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Ségur du numérique en santé : où en sont les LGO ?
80 % des professionnels de santé de biologie médicale, de radiologie, de l’hôpital et des médecins de ville sont couverts par un logiciel métier référencé « Ségur du numérique ». Qu’en est-il des logiciels officinaux ?
Avec 130 dossiers de candidature et 66 solutions déjà référencées, les éditeurs de logiciel des premiers couloirs du Ségur (biologie médicale, radiologie, hôpital et médecins de ville) n’ont pas manqué le rendez-vous du 15 juin dernier, date limite à laquelle ils devaient déposer leurs dossiers de preuves complets au guichet de référencement Ségur. L’Agence du numérique en santé (ANS) affirme en effet que ces solutions couvrent plus de 80 % des professionnels de santé de ces couloirs. Pour ce qui est des douze éditeurs de logiciels de gestion officinale (LGO) candidats, il va falloir patienter encore un peu.
Si aucun LGO ne figure encore sur la liste des 66 solutions déjà référencées Ségur, c’est pour une raison toute simple. « La pharmacie d’officine a été le dernier couloir ouvert par l’ANS puisque nous avons reçu l’ensemble des cahiers des charges techniques en début d’année, soit quatre mois après les éditeurs de logiciels médicaux. Nous avons donc jusqu’au 16 octobre pour déposer nos dossiers de preuves, alors que les autres avaient, eux, jusqu’au 15 juin », rappelle Denis Supplisson, directeur général d’Equasens.
Un projet stratégique
Les équipes de développement des douze éditeurs en lice sont donc actuellement sur le pont pour respecter cette échéance. « 70 % de nos ressources sont affectées à ce projet stratégique puisqu’il implique d’obtenir cinq agréments sur l’e-prescription, le DMP (dossier médical partagé, NdlR), le DP (dossier pharmaceutique), l’ApCV (application carte Vitale) et l’INS (identité nationale de santé), mais aussi de développer de nouvelles fonctionnalités comme Pro santé Connect / E-CPx, MS Santé ou l’Annuaire santé.fr, et d’intégrer plus d’une centaine d’évolutions…, confie Serge Badouel, coordinateur du développement Ségur chez Winpharma. A ce jour, les trois quarts des développements ont été réalisés, et nous avons déjà obtenu les agréments pour l’INS et l’ApCV, notre demande étant en cours d’analyse par le Centre national de dépôt et d’agrément (CNDA) pour l’e-prescription. »
Chez Equasens, qui a dû renforcer ses équipes avec des ressources externes pour tenir la deadline, 95 % du chemin jusqu’aux dépôts de preuves a déjà été effectué. « Il ne nous reste plus que quelques briques à developper, notamment autour du DP et du tableau de bord de suivi de la Rosp (rémunération sur objectifs de santé publique, NdlR) », précise Denis Supplisson qui se montre donc très serein. « D’autant ,que nous maîtrisons le processus puisque nous avons déjà obtenu le référencement de notre logiciel médical MédiStory », souligne le directeur général d’Equasens. L’optimisme est aussi de rigueur du côté de Smart RX. « Nous mettons tout en œuvre pour que nos dossiers de preuves soient déposés avant le 16 octobre, assure Anne Mocho, directrice marketing et communication de Smart Rx. Nous commencerons à envoyer les bons de commande à nos 4 500 officines clientes dès le début du mois de juillet. La signature des bons se fera de manière électronique. En sachant qu’il sera préférable de nous les renvoyer signés le plus tôt possible, au plus tard début décembre pour s’assurer d’une bonne prise en charge de la mise à jour Ségur du LGO par l’Etat. » Pour rappel, la date limite de passation des commandes par les pharmaciens auprès des éditeurs référencés Ségur est fixée au 18 décembre.
Lancement des commandes
Chez Winpharma, 200 pharmacies ont déjà la possibilité d’effectuer une pré-commande depuis le début du mois de juin. « La totalité de nos 6 300 officines clientes devraient être intégrées au processus d’ici à la mi-juillet, les pharmaciens étant informés par un pop-up qui s’affiche sur leur LGO et par mail », précise Serge Badouel. De son côté, Equasens a fait le choix de traiter la version Ségur de LGPI comme n’importe quelle mise à jour. « Celle-ci se fera comme d’habitude à distance. Et lorsqu’elle sera installée, les pharmaciens verront s’afficher sur leur écran un message les invitant à signer le bon de commande », annonce Denis Supplisson. Les premiers déploiements devraient démarrer dès le mois d’octobre chez Winpharma et Equasens. « Nous commencerons par une dizaine puis une centaine d’officines afin de tester la stabilité de notre version », annonce Denis Supplisson.
Pour convaincre 100 % de leurs officines clientes à basculer sur leur version référencée Ségur, les éditeurs déploient les grands moyens. « Nous avons organisé un tour de France rythmé par des réunions dans tous les départements afin de présenter aux titulaires et à nos groupements partenaires l’intérêt de la démarche Ségur et les nouvelles fonctionnalités qui intégreront notre LGO », confie Denis Supplisson pour qui ce Ségur constitue une révolution. « Nous allons passer d’un logiciel métier centré sur la facturation, à un logiciel où la fiche patient sera au cœur du réacteur, puisque c’est depuis elle que partiront la facturation, la gestion du tiers-payant, la réalisation des entretiens pharmaceutiques, la vaccination… » « L’autre grande révolution, c’est que les LGO version Ségur favoriseront l’exercice coordonné entre les différents professionnels de santé car tous leurs logiciels communiqueront entre eux, ajoute Anne Mocho. Cela permettra par exemple au pharmacien de consulter l’historique d’un patient. In fine, cela facilitera le travail au comptoir et cela améliorera la prise en charge des patients. » Pour saluer cette révolution, Equasens a d’ailleurs choisi de changer le nom de son logiciel. LGPI laissera la place à ID. (pour identité) au moment des premiers déploiements de la version Ségur.
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