Il faut réduire l’exposition des femmes enceintes

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Publié le 6 mai 2013
Par Nathalie Belin
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Les risques associés au bisphénol A, en particulier pour la femme enceinte, sont confirmés. Dans un rapport daté de mars 2013, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) pointe les effets identifiés, qui concernent les enfants à naître des deux sexes. Ils portent sur une modification de la glande mammaire qui pourrait favoriser un développement tumoral ultérieur. Associés à un niveau de confiance qualifié de « modéré », ces risques potentiels conduisent néanmoins l’Agence à demander des mesures en vue de réduire l’exposition au bisphénol A chez les femmes manipulant des papiers thermiques dans le cadre de leur activité professionnelle. Tickets de caisse, reçus de cartes bancaires, etc., relarguent en effet du bisphénol A.

L’alimentation est la principale source

La nécessité d’acquérir de nouvelles données sur la toxicité du bisphénol A pour d’autres populations sensibles comme les jeunes enfants est également soulevée. À ce jour, l’alimentation contribue à plus de 80 % de cette exposition par le biais des produits conditionnés en boîtes de conserve, de nombreux contenants en plastique ou encore par l’eau distribuée via les bonbonnes d’eau en polycarbonate.

D’ores et déjà, l’Anses n’encourage pas à recourir à d’autres bisphénols comme solution de substitution au bisphénol A et soulève la question de l’innocuité des substituts qui peuvent être utilisés dans ce cadre. En attendant, elle réitère ses recommandations visant à limiter l’exposition au bisphénol A. Son marquage non obligatoire sur les plastiques alimentaires ou éventuellement mentionné par le pictogramme avec le chiffre « 7 » et/ou le sigle « PC », pour polycarbonate, complique l’affaire. À défaut de pouvoir identifier ce composant avec certitude, il est préconisé de privilégier les contenants en verre et de s’en tenir à des précautions « élémentaires » : éviter le stockage prolongé de denrées alimentaires dans des récipients en plastique, a fortiori s’ils sont usés ou abîmés, et ne pas s’en servir pour réchauffer des aliments. Il faudra attendre juillet 2015 pour que la loi votée par le Parlement en décembre 2012, qui prévoit la suspension du bisphénol A dans les contenants alimentaires, soit appliquée.

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