Attaquée par cinq confrères, la titulaire ferme sa pharmacie

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Publié le 23 mai 2009
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Après sept ans de bataille juridique, la sanction est tombée. Le tribunal correctionnel de Pontoise a condamné Florence Belleteste, titulaire de Pharm’espace, pharmacie d’un centre commercial à Goussainville, à fermer sa pharmacie le 1er juin sous peine de se voir infliger 3 000 euros d’astreinte par jour d’ouverture.

En 1999, Florence Belleteste, après trois ans de recherche, trouve le local de ses rêves dans ce centre commercial. « J’avais une idée très précise de ce que je voulais faire », explique la pharmacienne de 44 ans. Elle commence par ouvrir une parapharmacie et, en avril 2004, elle obtient sa licence. Malgré l’opposition de certains de ses confrères, la pharmacie démarre son activité avec trois employés.

Deux conceptions de la pharmacie s’opposent

Aujourd’hui, Florence Belleteste emploie 17 salariés. Pour ses adversaires, cinq pharmaciens de la ville qui ont enchaîné les recours contre l’ouverture de Pharm’espace, c’est une l’histoire de David contre Goliath. « C’est une lutte entre deux conceptions de la pharmacie », explique Brieuc Corval, titulaire d’une pharmacie implantée dans le quartier des Noues.

Les pharmaciens de quartier ont finalement obtenu l’annulation de sa licence le 30 janvier par le tribunal administratif. Florence Belleteste a fait appel de cette décision et attend une date de jugement. Sans attendre, le tribunal de grande instance de Pontoise, saisi en référé par les cinq pharmaciens, a ordonné au début du mois la fermeture de la pharmacie le 1er juin.

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« Nous nous sommes unis pour ne pas nous laisser tondre. Elle pouvait s’installer comme nous dans les quartiers. C’est presque une bataille contre la mondialisation que nous avons menée ! », argumente Brieuc Corval, qui dénonce aussi « l’irresponsabilité du Conseil de l’ordre des pharmaciens », ne comprenant toujours pas qu’il ait donné un avis favorable à l’installation de Pharm’espace.