Christophe Le Gall vise les 300 points de vente

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Publié le 29 août 2009
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Après Angers et Lille, le « réseau Le Gall » s’attaque à Rennes. Christophe Le Gall veut convaincre 300 officines de le rejoindre.

Christophe Le Gall, ex-footballeur de haut niveau, n’a rien perdu de son esprit de compétition. En 12 ans, ce pharmacien a en effet constitué un redoutable et redouté réseau d’une dizaine de pharmacies dans l’Ouest et le Nord, récoltant au passage de fortes inimitiés, en particulier à Angers (Maine-et-Loire), où tout a commencé, avec aujourd’hui cinq officines « intégrées ». Christophe Le Gall n’en a cure : « Avant, le métier de pharmacien fonctionnait a minima. Nous avons mis en oeuvre une nouvelle organisation et avons multiplié nos chiffres d’affaires par deux ou trois. Mais, comme dans le sport, plus on gagne plus on est en danger. Nous avions besoin de nous mettre en réseau. Alors, nous avons observé les autres acteurs de la distribution tout en conservant notre coeur de métier. Consolider les compétences et les services, c’est là-dessus que le pharmacien ne doit rien lâcher pour qu’il se remette derrière le comptoir. Dans nos officines, il y passe 98 % de son temps. La plus-value est là ! », assure-t-il. Sans oublier un alignement sur les prix les plus bas du marché.

A entendre les titulaires qui l’ont rejoint, le concept séduit. « Je ne me voyais plus travailler seul », indique Christophe Dol, cotitulaire de la pharmacie du centre commercial Grand Maine à Angers, associé à Valérie Rondeau. « Notre formation ne nous prépare pas à la gestion des achats, à la sécurité, etc. », poursuit-t-il. Même constat pour Bernard Besson, cotitulaire de la Pharmacie Saint-Serge, toujours à Angers. « Ici, je suis déchargé des achats et me consacre entièrement à mon métier. »

Maîtriser la chaîne de distribution

Chaque officine du réseau est détenue en majorité par le ou les titulaires, associés à Christophe Le Gall, impliqué de façon variable selon les points de vente. Condition sine qua non : toutes doivent adhérer à la centrale d’achats Le Gall Santé Services. « L’exploitation est individuelle mais on mutualise beaucoup de choses », explique Christophe Le Gall Outre les achats, la logistique et les négociations avec les labos, la structure propose un concept clés en main (vitrine, merchandising, informatique, multimédia…), des formations… « Avec la réduction des marges et l’accroissement de la concurrence, cette organisation est devenue une nécessité économique. Il est nécessaire de maîtriser la distribution sans quoi on risque de la perdre. L’ouverture du capital va arriver, alors on se prépare », maintient Christophe Le Gall, dont le réseau a enregistré en 2008 une croissance de chiffre d’affaires de 18 % pour un chiffre global 48 millions d’euros.

Après Angers, le concept a été dupliqué sur Lille avec cinq nouvelles officines. Un troisième pôle de quatre officines est sur le point de voir le jour au nord de la Loire (Rennes ?). « Idéalement, il faudrait constituer un réseau de 300 pharmacies indépendantes d’ici dix ans, projette Christophe Le Gall. Ma vocation est de modéliser, de montrer l’exemple et de rendre les gens heureux dans leur métier. »

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Le pharmacien travaille actuellement à la modélisation économique de services de santé pour le monde rural afin de venir en soutien aux collectivités dans la distribution des médicaments aux maisons de retraite. « Sans quoi, là aussi, on risque de perdre ce marché. » Alors, prophète ou affairiste ? L’avenir le dira !