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Janssen-Cilag poursuivi pour dénigrement
Durogesic contre Fentanyl-Ratiopharm. L’Autorité de la concurrence a tranché fin juillet en donnant l’avantage au génériqueur. Elle poursuit Janssen-Cilag au fond pour « des pratiques de dénigrement et de prix prédateurs susceptibles de constituer un abus de position dominante ».
Revenons sur les faits. Janvier 2009 : la substitution du Durogesic est désormais autorisée. Mais, cinq mois après, les parts de marché des patchs Fentanyl-Ratiopharm ne représentent que 500 à 600 000 euros en ville et 100 à 150 000 patchs. Le marché de Durogesic atteint quant à lui 20 à 25 millions d’euros en ville et 2,5 à 3 millions de patchs sur la même période. En 2008, Durogesic avait pesé 65 à 75 millions d’euros sur le marché de ville, ce qui représentait déjà 95 à 100 % du marché en valeur. L’analyse de ces données chiffrées avec celle des indications des antalgiques de palier III a permis de juger que Janssen-Cilag « demeure en position dominante sur les marchés français de fournitures de fentanyl en ville et à l’hôpital ». Le laboratoire se défend en avançant que « l’on devrait admettre une substituabilité du fentanyl avec les autres antalgiques opioïdes de palier III » !
Une mise en garde de l’Afssaps détournée
L’Autorité de la concurrence observe que Janssen-Cilag a détourné la mise en garde émise par l’Afssaps le 10 décembre 2008 au moment de l’inscription du Fentanyl-Ratiopharm au Répertoire. Dans un courrier adressé aux officinaux, Janssen-Cilag mentionnait en effet « que tout changement en cours de traitement de système transdermique à base de fentanyl et notamment la substitution de la spécialité de référence du Durogesic par la spécialité générique peut entraîner un risque particulier pour la santé de certains patients… ». Or la référence au Durogesic ne figure pas dans la mise en garde de l’Afssaps. Sans compter les pressions exercées pour ne pas substituer Durogesic via des communiqués dans la presse professionnelle, des appels téléphoniques, des courriers multiples vers les officinaux. L’Autorité de la concurrence a estimé que « cette attitude était susceptible de jeter le discrédit sur le produit générique de Ratiopharm » et « qu’il n’appartient pas à une entreprise en position dominante de se substituer à une autorité de santé ». L’instruction se poursuit. Ratiopharm compte réaffirmer dans un courrier aux officinaux la bioéquivalence de son générique avec Durogesic et la possibilité de substituer le princeps.
Bras de fer autour du clopidogrel
Les appels aux commandes de génériques du Plavix se font de plus en plus pressants. Sanofi-Aventis défend son princeps, arguant que son autogénérique (Clopidogrel Winthrop) sera livré deux mois avant la concurrence et qu’il sera le seul générique identique au princeps formulé avec un sel d’hydrogénosulfate. Des génériqueurs proposent aussi leur spécialité (mais avec un sel de bésilate) et promettent des livraisons imminentes. Reste à savoir à quelle date chutera le brevet (Sanofi-Aventis ne veut pas encore communiquer sur le sujet). Le groupe générique clopidogrel n’est toujours pas créé au Répertoire. Le mystère demeure sur les génériques qui y seront inscrits.
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