Crise de discountite aiguë

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Publié le 31 octobre 2009
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La rentrée est chaude pour les officinaux de la capitale des Flandres. Une pharmacie ouvre dorénavant 24 heures sur 24, le discounter Lafayette a fait son apparition.

Le discounter toulousain Lafayette vient de s’installer au 26 de la rue Esquermoise, à la place de l’ex-Pharmacie de la Déesse. Les deux associés, Pascal Lenne et Florence Vandersteen, adhérents du Giphar jusqu’à août dernier, se refusent à tout commentaire sur leur stratégie, « même à la presse spécialisée ». Pour leur ancien mentor au sein du groupement, Jean-Michel Foiret, installé rue du Faubourg-des-Postes, « ils s’inscrivent, par une image discount, dans une logique de différenciation sur le marché assez concurrentiel du centre-ville. Ils répondent à un besoin client en matière de prix comme la Grande Pharmacie des Halles en matière de services. Tous ne sont pas obligés de le faire. Jusqu’ici, Lille était épargnée, à l’inverse de Montpellier, Toulouse ou Paris. »

Ce n’est donc plus le cas. « Mais faire de la marge zéro ne dure qu’un temps », prévient Jean-Marc Roussel, installé lui 108, rue Léon-Gambetta, à deux pas la Grande Pharmacie des Halles, ouverte 7/7 jours, 24 h sur 24 depuis le 28 septembre. « Je donne deux ans pour voir. En période de crise, les gens cherchent les prix, on fera avec. Mais notre seule porte se sortie, c’est l’éthique », estime Jean-Marc Roussel.

Deux mois après sa réouverture le 3 août dernier, à l’issue de travaux d’agrandissement conséquents (la surface commerciale est passé de 45 m2 à plus de 200 m2), la Grande Pharmacie des Halles a en effet franchi le Rubicon.

Un service non-stop qui coûte de l’argent

Pierre Mélard, 34 ans, diplômé de Nancy en 2001, associé depuis mai 2008 à Camille Dumetz (Lille 2006) après l’avoir été en SNC avec François Cockenpot, affirme « qu’il y a une réelle demande pour un service non-stop à Lille. Samedi dernier [3 octobre], sans être de garde, nous avons tout de même traité 25 ordonnances dont 15 émanaient de patients sortant de l’hôpital ». Pour le moment, ce service non-stop leur coûte de l’argent car ils ne perçoivent pas, en dehors de leurs propres jours de garde, d’indemnités forfaitaires de garde ni d’honoraires.

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Pierre Mélard, qui a investi 1,3 MÛ dans son outil de travail pour un CA actuel de 2,1 MÛ, avait, croyait-on, « pactisé » avec l’Angevin Christophe Le Gall, comme en a témoigné au démarrage la mention « Le Gall Santé Services » apposée sur la façade. Une appartenance qui n’aura été clairement affichée qu’une semaine même si les codes couleurs extérieurs demeurent les mêmes ! « Christophe Le Gall n’a jamais été dans la société, l’argent n’étant jamais venu, indique-t-il. Du statut de Selas, la pharmacie passera à celui de Selarl d’ici la fin de l’année. » Mais Pierre Mélard précise qu’il travaille encore avec la plate-forme Le Gall santé services pour tous ses achats et utilise notamment ses services d’analyse financière et comptable (travail sur les marges…).

Une volte-face qui enfle la rumeur comme quoi le groupe Le Gall quitterait purement et simplement la région et se désengagerait financièrement des pharmacies des centres commerciaux de Wasquehal, Leers et Aulnoy. A priori d’ici fin 2009.

Autre rumeur, la pharmacie du centre commercial Auchan Englos, propriété de Pierre Equipart, aurait trouvé preneur. Les acquéreurs sont des confrères de la région (on parle d’Henri Ségard) qui seraient aussi sur la pharmacie du centre commercial Auchan Escaudoeuvres, près de Cambrai.