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La méthadone
La méthadone est un médicament stupéfiant, indiqué dans le traitement de substitution des pharmacodépendances majeure aux opiacés.
Modalités du traitement
• Traitement initié avec le sirop. Primo-prescription, établie par un médecin exerçant en centre de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) ou en établissement de santé. Ordonnance de délégation, mentionnant les noms des médecin et pharmacien, choisis pour la poursuite du traitement. Validité permanente. Ordonnances réalisées par le médecin désigné. mentionnant le nom du pharmacien.
• Passage à la forme gélule, possible chez les patients traités avec le sirop depuis au moins un an et stabilisés. Primo-prescription, établie par un médecin exerçant dans un CSAPA ou en service hospitalier spécialisé en addictologie. Ordonnance de délégation, mentionnant les noms du médecin de ville et du pharmacien. Doit être renouvelée tous les six mois. Ordonnances réalisées par le médecin désigné qui rédige un protocole de soin, condition nécessaire au remboursement (formulaire ALD). Mention obligatoire du nom du pharmacien.
• Posologies : entre 20 à 30 mg/jour au début, 40 à 60 mg en 1 à 2 semaines, dose d’entretien entre 60 et 100 mg. L’arrêt se fera aussi par paliers.
• Suivi : analyses urinaires pour vérifier l’absence de consommation récente de substances illicites (pratiques très variables d’un centre à l’autre).
Délivrance
Lors de la primo-prescription, la délivrance est classiquement effectuée par l’établissement de santé (possible également à l’officine) puis, lors de la poursuite du traitement, par l’officine designée.
• Présentation d’une ordonnance sécurisée avec prescription en toutes lettres et pour 14 jours maximum accompagnée, lors de la première délivrance à l’officine, de l’ordonnance de délégation.
• Délivrance en unités de prise, fractionnée par période de 7 jours sauf mention particulière : « délivrance en une seule fois » ou « délivrance quotidienne ». Chevauchement interdit sauf mention particulière. Renouvellement interdit.
• Inscription sur l’ordonnance des quantités délivrées en unité de prise, date de dispensation et numéro d’ordonnancier. Apposer le cachet de l’officine. Conserver une copie de l’ordonnance pendant trois ans.
Vérifier les interactions
• Nalbuphine, buprénorphine et pentazocine : risque d’une diminution de l’effet antalgique et de syndrome de sevrage.
• Sultopride (à l’hôpital) contre-indiqué, antiarythmiques de classe Ia (quinidine, hydroquinidine, disopyramide), de classe III (amiodarone, sotalol…) et neuroleptiques, mizolastine, moxifloxacine déconseillés en raison du risque de troubles du rythme.
• Inducteurs enzymatiques (millepertuis, rifampicine, griséofulvine) : risque de diminution de l’effet de la méthadone et d’un syndrome de sevrage.
Précautions à connaître
• Surveiller les effets indésirables. En début de traitement possibilité d’euphorie, vertiges, somnolence, nausées, vomissements, constipation, hypersudation. En phase d’entretien, l’hypersudation, les nausées et la constipation peuvent parfoispersister.
• Contre-indications : moins de 15 ans, insuffisance respiratoire grave.
• Déconseiller la prise d’alcool qui majore l’effet sédatif. Risque de somnolence en cas de prise concomitante de benzodiazépines, anxiolytiques…
• Tenir compte de la présence de sucre dans le sirop, chez les patients diabétiques.
• Avoir l’ordonnance sur soi en cas de déplacement (stupéfiant). Contacter le prescripteur en cas de départ à l’étranger pour l’obtention d’une autorisation de transport délivrée par la DDASS ou l’Afssaps. •
Particularités
• Agoniste opiacé pur : activité analgésique et dépresseur respiratoire semblable à la morphine mais effets euphorisants plus faibles.
• Traitement toujours initié avec le sirop.
• Conditionnement sécurisé : sirop unidoses équipées d’un bouchon de sécurité et gélules conditionnées dans un blister. Les gélules
renferment des
substances gélifiantes pour empêcher l’usage par voie injectable. À tenir hors de portée des enfants.
• Risque mortel en cas de surdosage (à partir de 1 mg/kg chez une personne non dépendante aux opiacés).
Repères
Le traitement de substition aux opiacés
Le traitement de substitution aux opiacés favorise l’accès aux soins et la reduction des risques (morbidité, mortalité, dommages sociaux). Il s’accompagne d’un suivi psycho-socio-éducatif et doit être poursuivi aussi longtemps que nécessaire. Les deux molécules utilisées sont la méthadone et la buprénorphine. L’usage de la buprénorphine est plus généralisé, la primo-prescription pouvant être effectuée par un médecin généraliste.
Retrouvez sur WK.Pharma.fr la législation des stupéfiants, onglet « législation », dans « guide pratique de l’exercice officinal ».
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