Une feuille de route pour lutter contre les pénuries de médicaments

Agnès Buzyn a présenté, le 8 juillet dernier, la feuille de route 2019-2021 contre les pénuries et pour améliorer la disponibilité des médicaments en France. Celle-ci compte 28 actions autour de 4 axes : transparence et qualité de l’information, nouvelles actions de prévention et de gestion du circuit du médicament, renforcement de la coordination nationale et de la coopération européenne, et nouvelle gouvernance nationale. Plusieurs mesures concernent directement les pharmaciens : rendre le DP Ruptures accessible à tous les acteurs de la chaîne de distribution, grossistes-répartiteurs et dépositaires compris ; adapter les messages d’information pour que les pharmaciens indiquent une « date approximative de disponibilité du médicament » aux patients ; remplacer le médicament conformément à une recommandation de l’ANSM, une action déjà inscrite dans la loi de Santé.

Les grossistes-répartiteurs adapteront la répartition des stocks nationaux restants aux besoins des patients. Quant au volet européen, il vise des « solutions innovantes et des mesures d’incitation financière et fiscale au maintien ou à la relocalisation de sites de production en France ou en Europe », et le soutien des expériences d’achats groupés de vaccins essentiels.

Certes, mais ces mesures s’échelonneront de fin 2019 à 2022. Et elles « seront présentées et discutées afin de définir une feuille de route partagée par tous », dans le cadre du comité de pilotage réunissant l’ANSM, les industriels, les grossistes-répartiteurs, les professionnels de santé, les usagers, mais seulement courant septembre… En 2019, selon l’ANSM, plus de 1 200 traitements ou vaccins seront concernés par des pénuries, soit 60 % de plus qu’en 2018, et 30 fois plus qu’en 2008.