Un baromètre des ruptures d’approvisionnement

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Publié le 30 septembre 2013
Par Véronique Hunsinger
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Avec 28 millions de dossiers ouverts et 98 % des officines raccordées, le dossier pharmaceutique (DP) peut désormais passer la vitesse supérieure et expérimenter de nouvelles fonctionnalités. Ainsi, depuis le 26 août, et pour une phase pilote de deux mois, 300 pharmaciens (officinaux, hospitaliers, grossistes-répartiteurs et laboratoires) expérimentent le « DP-Rupture », une fonctionnalité qui doit permettre d’anticiper les soucis d’approvisionnement. « Aujourd’hui, les phénomènes de rupture sont un problème non plus seulement dans les pays en développement mais dans le monde entier, souligne Isabelle Adenot, présidente de l’ordre national des pharmaciens. La question pour nous n’est pas de les empêcher mais d’améliorer l’information ». Concrètement, dans cette expérimentation, un logiciel, pour l’instant uniquement accessible sur le Web, permet de déclarer les problèmes d’approvisionnement. Une information qui est transmise directement à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). « DP-Rupture » garde en mémoire les déclarations et indique le nombre de pharmacies qui ont rencontré le même problème. « Sur le site de l’ANSM, il y a actuellement quarante-cinq médicaments qui sont déclarés en rupture. Je pense qu’on se rendra compte qu’il y en a beaucoup plus », estime Isabelle Adenot, qui dévoilera à la fin du mois d’octobre les médicaments « sous tension ». Dans le même temps, avant le déploiement de ce service dans le dossier pharmaceutique, un bilan de cette phase pilote sera transmis au ministère de la Santé.

Rappel de lots via le DP

Quant au « DP-Rappel », mis en place depuis novembre 2011, il a montré son utilité lors de la récente alerte sur le furosémide Teva. Au total, ce sont 85 rappels de lots qui ont été diffusés au cours des douze derniers mois. Cette fonctionnalité du DP permet de joindre en 20 minutes 20 500 officines, 300 grossistes-répartiteurs et 2 200 établissements de santé. D’autres projets sont dans les cartons, comme permettre aux patients d’accéder directement à leur dossier pharmaceutique ou y garder les délivrances de vaccins afin d’améliorer la couverture vaccinale. Le Conseil national de l’ordre des pharmaciens réfléchit également à une fonctionnalité qui permettrait de repérer immédiatement les médicaments falsifiés, dès lors que des numéros seront attribués non plus aux lots mais aux boîtes, en application de la directive européenne adoptée l’année dernière. Tous ces projets nécessitent néanmoins le feu vert du ministère de la Santé…

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