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S.O.S. palu à Gagnabougou
Situé en pleine brousse sénégalaise, entre les baobabs, Gagnabougou est un petit village exempt d’eau courante et d’électricité. Pape, le seul infirmier du dispensaire, se dévoue corps et âme pour la santé de la population, soignant notamment de nombreux accès palustres.
Des symptômes trop connus
Fièvre montée à 42 et douleurs abdominales. Allongé sur le lit, il gémit. Les larmes coulent sur ses joues tant la douleur est lancinante. Ce garçon de 9 ans est venu avec ses parents en charrette d’un village distant de 9 kilomètres. Plusieurs heures de trajet sous un soleil de plomb avec une crise de paludisme au plus fort de son expression. C’est un miracle qu’il ait pu atteindre le dispensaire. Ces symptômes, Pape les connaît bien. La majeure partie de sa patientèle consulte pour ça. Le paludisme reste un fléau pour ces populations reculées, qui n’ont pas accès à la prévention par isolement et manque de ressources. Pour confirmer son diagnostic, Pape réalise un test de dépistage. Une goutte de sang est prélevée et déposée sur une barrette pour une analyse par capillarité. Si une ou deux barres s’affichent, le test est positif. C’est le cas ce matin.
Perfusion anti-poison
Rapidement, Pape rassemble son matériel pour perfuser le garçonnet. Un cathéter, un élastique de gant en guise de garrot, une compresse d’alcool, un soluté glucosé et quelques morceaux de sparadrap. Sans oublier le plus important, le Paluject, des ampoules de quinine injectables à diluer dans le soluté. Moins de trois minutes plus tard, la perfusion est lancée pour quatre heures. Le protocole de traitement est d’une perfusion matin et soir durant trois jours. Le petit garçon reviendra donc le lendemain matin. La famille ne reste pas sur place car, dans ces villages, la tradition dit que ne pas rentrer la nuit est signe de mauvais présage. Tous les trois repartent donc pour 9 kilomètres en charrette afin de rassurer la famille.
La quinine est un traitement aux résultats encourageants, mais Pape souhaiterait que l’on mette en place des rencontres sur la prévention pour éviter toutes ces nouvelles contaminations. Cependant, son emploi du temps est chargé. Présent au dispensaire tous les jours, il réfléchit à une réorganisation afin de pouvoir « prendre le problème à sa base ».
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