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Prendre le chemin de la formation continue
Acquérir de nouvelles compétences, évoluer voire changer de métier, ou devenir pharmacien, autant de perspectives ouvertes aux préparateurs grâce à la formation continue. Plongée dans la jungle des dispositifs pour s’y retrouver.
Une fois diplômé, le préparateur peut reprendre des études pour acquérir de nouvelles connaissances et compétences. Obtenir un certificat de qualification professionnelle (CQP) ou se réorienter grâce aux dispositifs de formation continue, la réalisation de son projet peut être compatible avec du temps passé au comptoir. Le contexte est également favorable. Le régime juridique de la formation professionnelle a été profondément réformé par la loi du 6 septembre 2018, dite Avenir professionnel. Cette loi est applicable à l’officine depuis septembre 2020.
Facilité d’accès à la formation, montée en compétence avec le compte personnel de formation (CPF) crédité en euros, dispositifs de promotion par l’alternance (Pro A) et projet de transition professionnelle, tout est fait pour faciliter l’ascension professionnelle des salariés.
1. Choisir
Se spécialiser à l’officine
Les possibilités de formation pour un préparateur sont multiples. Il peut choisir de se spécialiser dans un domaine porteur de l’officine, comme la dermocosmétique, le maintien à domicile ou la micronutrition et la phytothérapie. Il optera alors pour un certificat de qualification professionnel (CQP), un diplôme universitaire (DU) ou une licence pro telle que celle de « Conseiller spécialisé en herboristerie et produits de santé à base de plantes » (lire Porphyre n° 599, juin 2023).
Le CQP
Le CQP est une certification créée et délivrée par une branche professionnelle qui atteste de la maîtrise de compétences liées à un métier. À l’officine, l’organe qui crée et gère les CQP est la Commission paritaire nationale de l’emploi et de la formation professionnelle de la pharmacie d’officine (CPNEFP). Elle est composée des représentants des syndicats d’employeurs : Uspo et FSPF, ainsi que des syndicats de salariés : CFDT, CFE CGC, CGT, FO, UNSA. En pratique, la CPNEFP décide de la création d’un CQP et fixe le référentiel que doivent suivre les opérateurs de formation, comme les centres de formation professionnelle, les centres de formation des apprentis, les instituts privés…
À l’officine, deux CQP sont proposés : celui de dermocosmétique pharmaceutique et celui de dispensation de matériel médical à l’officine (DMMO, voir rubrique Formation, p. 33).
Un titre certifié
Le préparateur peut aussi obtenir un titre certifié, ou titre du Répertoire national de la certification professionnelle (RNCP). Une fois obtenu, ce titre prouve les compétences, aptitudes et connaissances nécessaires à l’exercice d’un métier ou d’une activité. Contrairement à un diplôme qui sanctionne un niveau d’études, le titre certifié s’attache à une fonction et s’apparente à un diplôme professionnel. Un préparateur peut, par exemple, obtenir le titre de « Technicien supérieur en pharmacie et cosmétique industrielles » (lire Porphyre n° 583, février 2022), de « Conseiller de vente en produits de soins naturels » proposé par Hippocratus (lire Porphyre n° 568, novembre 2020), ou de « Technicien d’équipement d’aide à la personne » dispensé par Formadia (lire Porphyre n° 558, décembre 2019-Janvier 2020).
Le Diplôme universitaire ou d’université (DU)
Autre voie de spécialisation pour le préparateur, le diplôme universitaire (DU). Ce diplôme se distingue de la licence, du master et du doctorat qui sont des diplômes nationaux délivrés au nom du ministère de l’Enseignement supérieur. Le DU ne valide aucun niveau d’études, mais apporte une spécialisation, c’est-à-dire des compétences supplémentaires aux cursus classiques, et permet de se spécialiser dans un domaine en particulier.
Les DU ne sont généralement accessibles qu’après un bac +4. Le candidat préparateur doit se renseigner auprès des universités qui fixent elles-mêmes leur offre de DU et les conditions d’accès. En pharmacie d’officine, plusieurs DU sont ouverts aux préparateurs (lire Enquête, Porphyre n° 532, mai 2017). Ainsi, la faculté de pharmacie de Besançon leur ouvre celui de Pharmacie vétérinaire pour animaux de compagnie (lire Porphyre n° 551, avril 2019), de Nutrition préventive et micronutrition (lire Porphyre n° 571, février 2021), de Sport santé pharmacie (lire Porphyre n° 595, février 2023) ou de Dermocosmétologie appliquée à l’officine (lire Porphyre n° 548, décembre 2018-Janvier 2019).
La passerelle pour devenir pharmacien
Depuis la rentrée 2021, le dispositif « passerelle » encadré par l’arrêté du 24 mars 2017 (Journal officiel du 21 décembre 2019, en vigueur à la rentrée 2021) permet aux préparateurs en pharmacie titulaires d’un BP ou d’un Diplôme d’études universitaires scientifiques et techniques ( Deust, Journal officiel du 18 mars 2023) de postuler à l’entrée directe en deuxième ou troisième année de pharmacie (lire Actu Porphyre n° 578, septembre 2021). Les candidats doivent déposer un dossier avec CV et lettre de motivation démontrant leur vision du métier mais aussi leurs compétences managériales et d’entrepreneur. S’il est retenu, le candidat passe ensuite un entretien devant un jury composé d’enseignants relevant des quatre disciplines de santé : médecine, pharmacie, dentaire et sage-femme.
C’est l’option choisie par Jean-Marc, préparateur à Lyon (lire Témoignage ci-dessus). Dans chaque faculté de pharmacie, les places sont limitées. « En septembre 2022, treize candidats, dont deux préparateurs, ont été sélectionnés pour bénéficier de cette passerelle », précise le futur pharmacien. La constitution du dossier et la préparation de l’entretien sont à soigner. Pôle emploi peut accompagner le candidat dans ce projet.
La VAE pour le Deust de préparateur/technicien en pharmacie
Selon le choix de formation, il est possible pour le préparateur de reprendre ses études soit sous un format classique, soit de faire une validation des acquis de l’expérience (VAE). Cette solution permet à toute personne, quels que soient son âge, son niveau d’études ou son statut, de faire valider les acquis de son expérience pour obtenir une certification professionnelle.
Dans la fiche du Deust de préparateur/ technicien en pharmacie (fiche du Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), n° 35719), le dispositif de VAE est indiqué comme voie d’accès au Deust. Tandis que la majorité des facultés attendent la sortie des premières promotions de diplômés Deust pour ouvrir la VAE, celles de Marseille et de Reims la proposent déjà, tout en attendant que les derniers textes sur les nouvelles modalités de VAE soient publiés en 2024 avant d’accorder la validation des acquis aux candidats (lire Actu p. 6). Vanessa, préparatrice dans la Drôme (lire Témoignage p. 20), a tout de suite saisi l’opportunité : « J’ai eu mon brevet professionnel (BP) en 2010. Quand la formation a évolué vers le Deust, j’ai trouvé cela formidable ! Je me suis dit pourquoi pas moi. Et puis, j’ai eu peur de ne plus pouvoir exercer avec seulement un BP. Alors je me suis lancée ! »
Comme le parcours de Vanessa l’illustre, et dans l’attente des décrets de publication, le candidat à la validation de ses acquis doit remplir un dossier dans lequel il décrit ses activités principales, le contexte dans lequel il exerce et les ressources mobilisées. L’évaluation de ce dossier est suivie d’un entretien avec le jury composé par le certificateur. Ce jury décide de valider tout ou partie du diplôme visé.
Le certificateur de la VAE est celui qui définit le contenu des certifications et la procédure VAE de celles-ci. Il est aussi celui qui étudiera la demande de VAE en évaluant la proximité des compétences acquises et celles du diplôme, titre ou certificat visé. En pratique, le certificateur est l’université de pharmacie dans le cas du Deust ou d’un DU, ou la CPNE pour l’obtention d’un CQP.
La loi relative au marché du travail (voir encadré ci-contre) prévoit de simplifier cette procédure en allégeant le contenu du dossier. Le candidat bénéficiera aussi d’un congé de deux jours pour préparer cet entretien, contre une journée actuellement. La VAE peut également permettre de changer de vie en obtenant un nouveau diplôme, à condition d’avoir eu l’expérience du métier pour le diplôme demandé.
2. Financer
Payer la formation est un défi. La formation continue coûte parfois plus cher que la formation initiale. Pour financer ses projets, plusieurs dispositifs existent.
Le CPF
Le législateur a mis en place le compte personnel de formation (CPF). Depuis le 1er janvier 2015, le CPF remplace le droit individuel à la formation (DIF). Chaque salarié ou demandeur d’emploi âgé d’au moins 16 ans, tout au long de sa carrière, alimente son compte en fonction de ses heures de travail.
Droits CPF. Le préparateur qui a travaillé au moins 803 heures sur l’année civile alimente son compte de 500 euros. Cette durée correspond à au moins un mi-temps, soit 75,83 heures par mois pendant une année civile, c’est-à-dire du 1er janvier au 31 décembre.
Le Code du travail ajoute que les absences du préparateur pour un congé de maternité, de paternité ou d’accueil de l’enfant, d’adoption, de présence parentale, de proche aidant ou un congé parental d’éducation sont prises en compte comme s’il était au comptoir. Il en va de même pour un arrêt lié à une maladie professionnelle ou un accident du travail.
Pour les salariés à temps partiel effectuant moins d’un mi-temps, ou ceux travaillant sur l’année moins de la moitié de la durée à temps plein, les droits sont proratisés en fonction de la durée de travail effectuée.
Les droits au CPF sont calculés à partir des données déclarées par les employeurs dans la Déclaration sociale nominative (DSN). Chaque année, le compte du salarié est alimenté dans la limite maximale de 5 000 €.
Créer un compte. Le préparateur qui souhaite utiliser son CPF pour financer sa formation doit ouvrir un compte sur le site du gouvernement moncompteformation.gouv.fr. Attention aux nombreux sites d’arnaques. Une fois son compte créé, le bénéficiaire pourra demander une inscription à la formation de son choix.
La création du compte implique de vérifier son identité numérique à l’aide de son numéro de Sécurité sociale. Un e-mail avec un code unique est ensuite envoyé pour poursuivre l’inscription sur internet.
La création du compte peut aussi se faire via France Connect et via les identifiants utilisés pour l’une des administrations suivantes : MSA, l’Assurance maladie (compte Ameli), le site des impôts ou encore un compte la Poste.
S’inscrire à une formation. L’inscription à une formation prise en charge par le CPF doit être réalisée via cette plateforme.
Si la formation coûte plus cher que la somme dont dispose le salarié sur son CPF, il peut compléter avec ses économies ou /et se tourner vers une autre structure de financement, comme Transitions Pro.
Transitions Pro
Au côté du CPF, les associations Transitions Pro, ancien Fongécif, sont présentes dans chaque Région pour accompagner et financer les projets de formation des salariés souhaitant se reconvertir ou faire une validation des acquis de l’expérience (VAE).
Elles sont coordonnées au niveau national par l’association paritaire Certif Pro, en lien avec l’ensemble des acteurs nationaux et régionaux. Les fonds qu’elles peuvent verser sont issus des cotisations payées par les employeurs.
Le contact de l’association compétente dans chaque région est accessible sur le site www.transitionspro.fr.
L’Opco EP
Enfin, le financement peut être assuré par l’employeur via une aide versée par l’opérateur de compétences (Opco) des entreprises de proximité dit Opco Ep (ex-Actalians). Cet organisme prend en charge les frais pédagogiques, la rémunération des salariés en formation ou encore les frais annexes comme le transport, les repas, l’hébergement. Seul le titulaire peut faire le dossier de prise en charge. Pour que l’employeur soit indemnisé, la formation choisie doit répondre au cahier des charges de l’Opco Ep. C’est ainsi que la formation d’Anaïs a été payée. « L’employeur a souhaité payer l’intégralité de ma formation. Je n’ai aucune idée du coût. » Jean-Marc finance lui-même ses études de pharmacie. « Le parcours dans lequel je me suis lancé est déjà assez compliqué. Je ne voulais pas ajouter des démarches. Je finance moi-même ma formation, en travaillant à l’officine les samedis et durant les vacances universitaires. »
3. Demander
Si la demande de formation est à l’initiative du salarié, l’employeur n’a pas d’accord à donner. Le préparateur qui souhaite utiliser tout ou partie de son CPF pour suivre une formation durant son temps de travail adresse une demande d’autorisation d’absence au titulaire au moins 60 jours avant le début de la formation si celle-ci dure moins de 6 mois, ou au moins 120 jours avant pour une durée supérieure à 6 mois. À compter de la réception de la demande, l’employeur dispose de 30 jours calendaires pour notifier sa réponse. Passé ce délai, l’absence de réponse vaut acceptation. Si la formation a lieu durant son temps libre, le salarié n’a pas à informer son titulaire.
4. Être rémunéré
Durant la formation
Quelle que soit la durée de la formation, les heures consacrées à se former pendant le temps de travail constituent du temps de travail effectif. Le salarié voit sa rémunération maintenue pendant sa formation comme s’il était au comptoir, que l’employeur finance la formation ou pas. « Très tôt après l’inscription, un calendrier est fourni. C’est plus facile de s’organiser, précise Anaïs. Mon patron ayant payé ma formation, j’ai été rémunérée comme si j’étais au comptoir pendant ma semaine. Une remplaçante a pallié mon absence. » Jean-Marc, lui, a opté pour un arrangement à l’amiable avec son titulaire. « Depuis mon arrivée dans la pharmacie, j’avais des congés non pris*. Je les prends pendant mes périodes de formation. Je travaille à l’officine le samedi et durant les vacances scolaires. Ainsi, je conserve un salaire. » La prise en compte des frais annexes dépend de la source du financement. Si la formation est payée par l’employeur, comme pour Anaïs, les frais annexes comme l’essence pour se rendre sur le lieu de formation, les repas ou l’hébergement sont pris en charge. En revanche, si le salarié finance sa formation via son CPF, ces frais restent à sa charge.
Et après, je vais gagner plus ?
Avec un CQP. L’article 8 de la Convention collective dispose que le préparateur titulaire d’un CQP bénéficie automatiquement d’une prime à condition de « pratiquer les activités associées à cette qualification ». Cette prime va de 30 à 40 fois la valeur du point conventionnel (valeur du point négociée par les partenaires sociaux servant de base au calcul du salaire avec le coefficient) en fonction du CQP dont il pratique les activités. Afin d’éviter les litiges, la Convention collective liste les tâches à réaliser pour obtenir cette prime, obligatoire pour le salarié qui utilise son CQP.
Avec un DU. La Convention collective ne prévoit pas de bonification obligatoire pour un salarié avec DU. Il devra négocier avec son titulaire une prime ou une bonification de sa rémunération. À son retour de formation, Anaïs est devenue responsable du rayon vétérinaire, « mais le quotidien de mon poste n’a pas changé et mon salaire n’a pas été revalorisé. Ce DU m’a sans doute aidée à trouver un nouveau poste car lorsque j’ai changé d’officine, mon nouvel employeur n’embauchait que des préparateurs spécialisés. J’ai aussi été embauchée à un coefficient supérieur à mes années de pratique, précise-t-elle. Mais la préparatrice embauchée après moi a bénéficié du même geste pour ne pas faire de jaloux alors qu’elle n’avait pas de DU. Je ne regrette pas de m’être formée. C’est le titulaire de ma première pharmacie qui m’a incitée à le faire en me proposant dès mon arrivée de suivre une formation. J’ai progressé dans ma pratique et appris des choses dans un secteur qui me passionne. »
Avec le Deust. Un titulaire de BP ou de Deust est rémunéré de la même façon car le métier exercé est le même. Après une VAE de Deust, le Code du travail ne prévoit pas non plus d’obligation pour l’employeur de prendre en compte le nouveau diplôme ou les acquis de formation tant dans ses missions que dans sa rémunération. « Une conseillère en reconversion professionnelle qui m’accompagne dans mon dossier m’a recommandé de démissionner pour mieux négocier mon salaire une fois mon Deust en poche », précise Vanessa.
Cette absence de reconnaissance obligatoire par l’employeur fait du parcours de formation du salarié une démarche personnelle. Aucun des interviewés ne regrette son choix même si chacun souligne les difficultés qu’ils ont pu rencontrer. Unanimement, ils estiment que ces formations en lien avec leur métier les ont fait grandir dans leur pratique. Ils se sentent fiers d’avoir relevé ce défi personnel. « Il y a des fonds, des formations passionnantes qui accompagnent le changement du métier, il ne faut pas hésiter », conseillent d’une même voix Anaïs, Vanessa et Jean-Marc.
* Au sens strict de la Convention collective et du Code du travail, les congés non pris se périment chaque année hors dispositifs spécifiques de compte épargne-temps. L’arrangement de Jean-Luc est particulier. Il n’est pas recommandé de le proposer à son titulaire ou d’accepter cette proposition qui est illégale.
Témoignage« Ce DU m’a donné un nouveau souffle »
Anaïs, 34 ans, préparatrice en Meurthe-et-Moselle (Région Grand Est), a décidé d’obtenir un DU de pharmacie vétérinaire.
Lorsque j’ai été embauchée dans cette importante pharmacie de 35 préparateurs, le titulaire m’a tout de suite interrogée concernant les formations qui pourraient m’intéresser. J’ai trouvé cette attention très motivante. J’ai toujours été attirée par la phyto, l’aroma et les produits vétérinaires. Je voulais suivre une formation diplômante pour obtenir un meilleur salaire et j’ai opté pour un DU. Après huit ans d’attente, j’en ai reparlé à mon employeur et il a accepté mon projet. En 2019, j’ai donc repris le chemin de l’école alors que j’étais diplômée depuis 2012. J’ai suivi une semaine de quarante heures de formation au mois de juin, puis j’ai passé un examen en septembre. Cette expérience a donné un nouveau souffle à ma pratique. Il a fallu se remettre dans les cours, mais le plus compliqué a été de gérer les enfants qui étaient en bas âge. Mon conjoint a pris une semaine de congé pour s’en occuper !
Témoignage« Reprendre pharmacie ne se fait pas à la légère »
Jean-Marc, 34 ans, préparateur à Lyon (69) et futur pharmacien.
En 2007, j’avais tenté une année de pharmacie, mais je n’avais pas pu aller plus loin. J’avais alors opté pour le métier de préparateur. Quand la passerelle s’est ouverte [en 2021, NDLR], j’ai voulu tenter l’aventure car je trouve dommage que le préparateur soit exclu des nouvelles missions du pharmacien. J’ai constitué un dossier de candidature avec un curriculum vitæ (CV) et une lettre de motivation. Une fois sélectionné, j’ai passé l’oral devant un jury. Les questions n’ont pas porté sur les connaissances scientifiques mais sur mon projet, mes motivations, mon financement. J’ai intégré la deuxième année de pharmacie à la faculté de Lyon. Diplômé BP depuis 2010, je suis fier de passer en troisième année en septembre 2023.
Reprendre pharmacie est un projet qui ne doit pas être pensé à la légère. C’est une opportunité que l’on n’a qu’une fois dans sa carrière. Je ne devais pas la laisser passer. Après plusieurs années dans la vie professionnelle, j’avais peur d’être en décalage. On se retrouve côte à côte avec des jeunes qui, eux, n’ont jamais arrêté d’étudier. On doit apprendre et réviser des pages et des pages d’un enseignement académique.
Alors, je me suis préparé avant la rentrée. Chaque année à l’officine, des étudiants en pharmacie sont reçus. J’ai profité de leur présence pour échanger sur l’organisation des cours, les matières, les attentes des professeurs. J’ai repéré les matières qui pourraient me poser des difficultés. Avant la rentrée, je me suis avancé en lisant des ouvrages de cours et en potassant des exercices pour être prêt, car une fois les cours commencés, tout va très vite. Personne ne va ralentir pour vous ! C’est un parcours exigeant, mais il y a une vraie entraide entre étudiants.
Témoignage« Pour la VAE du Deust, je rédige un mémoire »
Vanessa, 31 ans, en cours de VAE du Deust de préparateur/technicien en pharmacie
Je me suis lancée dans l’aventure en octobre 2023. J’ai choisi de faire valider mes acquis d’expérience à la faculté de Marseille faute de réponse de la faculté de Lyon dans les délais que je m’étais fixés. Le jury de la VAE m’a validé les quatre premiers modules du Deust. Pour obtenir mon Deust, je dois préparer un mémoire puis le soutenir devant un jury, a priori en 2024 à la faculté de pharmacie de Marseille. Ma formation Deust m’est facturée 2 400 € car j’ai choisi le module facultatif d’aide à la formation. Ce module me permet d’être accompagnée pour la constitution du dossier et la préparation à l’oral. Sans ce module, la facture aurait été de 1 200 €. J’avais 400 € sur mon CFP et j’ai obtenu 2 000 € de Transitions Pro (voir page ci-contre).
Vers un service public de la VAE !
Le gouvernement ayant décelé dans la formation professionnelle un outil de lutte contre le chômage et les postes vacants a réformé ce dispositif dans la loi relative au marché du travail du 22 décembre 2022, en cours de déploiement. La loi du 22 décembre 2022 prévoit la création d’un service public dédié à la VAE : France VAE. Depuis le 1er juillet 2023, ce nouveau service public est disponible sur vae.gouv.fr pour notamment les diplômes des filières de la santé, du soin, de la dépendance et la petite enfance et du sport. Il devrait être généralisé en début d’année prochaine à l’ensemble des filières. Ce nouveau service public permet aux candidats à la VAE d’être accompagnés dès le début de leur démarche. Dans l’attente de la généralisation, les services de Pôle emploi peuvent remplir cette mission.
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