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L’info fait défaut
Conserver pour soi ses gamètes hors raisons médicales est une « nouveauté », introduite par la loi de bioéthique de 2021, méconnue des Français, comme le montre l’enquête Preserve
50 % des Français se disent « mal informés » sur la possibilité offerte aux hommes et aux femmes de conserver leurs gamètes, spermatozoïdes ou ovocytes, à certaines conditions (lire encadré). Et ce sans raison médicale, c’est-à-dire sans traitement susceptible d’altérer la fertilité ou de maladie, ni condition de don préalable à autrui. Ce constat est issu de l’enquête Preserve, réalisée à l’initiative du laboratoire Gedeon Richter (Belara, Donasert, Evra, etc.).
Permettre aux personnes éligibles à cette pratique – dont le périmètre est ici élargi – de disposer de leurs gamètes pour, éventuellement, les utiliser ultérieurement si un projet d’enfant nécessitait une assistance médicale à la procréation (AMP), est l’une des modifications apportées par la loi du 2 août 2021 relative à la bioéthique.
Un concept flou
86 % des répondants se disent « mal informés » sur les établissements et centres où l’autoconservation hors raisons médicales peut être réalisée et 87 %, sur les conditions pour y accéder. 87 % s’estiment mal informés sur le taux de succès de la procédure, et 91 % sur son coût. En France, « la stimulation et la ponction des ovocytes sont prises en charge par la Sécurité sociale », rappelle le Dr Pauline Jaeger, médecin biologiste au sein du service de médecine de la reproduction et préservation aux Hospices civils de Lyon (69), du groupe d’experts en fertilité partenaires de l’enquête. Les patients ont seulement à s’acquitter des frais de conservation, « entre 45 et 50 euros par an ».
Malgré une méconnaissance largement partagée, 64 % des répondants seraient néanmoins favorables à l’autoconservation des gamètes hors raisons médicales.
Éclairer les choix
Plus largement, l’étude Preserve met en lumière le faible niveau de connaissances sur l’AMP, mais aussi sur la fertilité et l’infertilité. Un miroir fidèle de ce que constate le Dr Jaeger en consultation, où nombre de ses patientes ignorent que « la fertilité diminue à partir de 35 ans ». Les porteurs de l’enquête estiment qu’il est urgent d’y remédier, et que les professionnels de santé ont un rôle clé de sensibilisation à jouer. Ces derniers incarnant la source d’information la plus légitime pour les répondants.
Virginie Rio, présidente et cofondatrice du collectif BAMP – qui regroupe des personnes recourant à l’AMP –, partenaire de l’enquête, est convaincue que c’est par l’information que les Français seront armés pour faire des choix de vie éclairés. Comme décider d’avoir des enfants un peu plus tôt, si c’est possible, ou de recourir à la congélation des ovocytes, « en toute connaissance de cause ». Comme le rappellent les intervenants, la procédure est longue, lourde, et n’est en rien « une garantie », une assurance maternité.
(*) Enquête conduite par le cabinet Stethos auprès d’une communauté en ligne de 32 personnes actives pendant vingt-neuf jours de discussions (24 janvier-21 février 2022) et auprès de 2 000 Français interrogés en ligne entre le 11 mars et 31 avril 2022.
Les conditions d’accès
À quel âge est-il possible d’autoconserver ses gamètes ?
→ Pour les femmes en couple avec un homme ou une femme, ou célibataires : le prélèvement d’ovocytes peut être réalisé à compter du 29e anniversaire et jusqu’au 37e anniversaire.
→ Pour les hommes : le recueil de spermatozoïdes peut être effectué à compter du 29e anniversaire et jusqu’au 45e anniversaire.
Jusqu’à quel âge peut-on utiliser ses gamètes autoconservés ?
→ Pour les femmes : jusqu’au 45e anniversaire.
→ Pour les hommes : jusqu’au 60e anniversaire.
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