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Les préparateurs au bloc opératoire sont plébiscités
Depuis une dizaine années, des préparateurs en pharmacie hospitalière (PPH) sont détachés dans les services de chirurgie pour leur savoir sur les dispositifs médicaux (DM). Lors de son congrès à Nancy (54) en octobre dernier, Europharmat a présenté les résultats d’une enquête réalisée auprès d’établissements hospitaliers et privés. Sur 81 répondants, 45 ont déjà des PPH dans les blocs opératoires et 11 sont en passe d’en avoir. 80 % jugent l’expérience positive mais 60 % la conditionnent à une bonne organisation et une direction proactive.
Une expertise pour des coûts maîtrisés
Quand un établissement choisit de faire entrer un PPH au bloc, il souhaite mettre à profit son expertise des DM pour une meilleure maîtrise des besoins (commandes, gestion des ruptures, des périmés…), des risques, mais aussi des coûts. « Les soignants, dont le cœur de métier est d’être à proximité des chirurgiens, ne sont pas assez formés aux règles de la gestion des stocks », explique Abir Petit, pharmacien au CHU d’Amiens (80). Le PPH participe aussi au bon usage. « En anesthésie, j’ai vu une hausse de la consommation de sondes œsophagiennes, très coûteuses, illustre Camille, PPH détachée au bloc opératoire au CHU d’Amiens. J’en ai parlé au référent anesthésie. Il a rappelé aux internes que leur recours n’était pas systématique, ce qui a généré moins de gaspillage. »
Des difficultés propres
Le poste semble assorti de stress pour 74 % des PPH sondés. Parmi les raisons évoquées, la pression liée à la gestion des urgences, une intégration parfois difficile au sein des équipes soignantes, un nouveau vocabulaire très technique à maîtriser, des glissements de tâche (« cartonnage » : ouverture et rangement des cartons…), l’éloignement avec la pharmacie à usage intérieur (PUI), etc. « Quand je suis arrivée, cela n’a pas toujours été facile, raconte Camille. J’étais seule face à un corps de métier que je ne connaissais pas et réciproquement. Les référents avaient l’habitude de tout gérer. Avec mon arrivée, ils ont vu leur mission leur échapper du jour au lendemain. » Mais elle a trouvé sa place : « Je leur ai expliqué que j’étais là, non pour les évincer, mais pour les accompagner et leur laisser du temps avec leur patient, analyse Camille. Aujourd’hui, personne ne pourrait se passer l’un de l’autre. Il y a une sorte de symbiose. »
Des points à respecter pour positiver
Une formation adaptée pour répondre aux attentes des soignants, une fiche de poste avec le temps de présence, les missions, la présence ou non du PPH à l’intérieur du bloc semblent nécessaires. « Il est important de bien se concerter dès le départ avec tous les acteurs afin d’avoir un projet qui se tienne, et de délimiter les responsabilités de chacun », pointe Patrick Rambourg, conseiller à l’Ordre des pharmaciens, section H. Le pharmacien doit trouver du temps pour encadrer le PPH, sous sa responsabilité technique. « Des rencontres régulières avec les cadres et responsables médicaux doivent s’organiser afin de permettre l’intégration et le suivi des activités du PPH », insiste Anne-Françoise Germe, pharmacienne au CHRU de Lille (59). Rigueur, aptitude à communiquer, autonomie, expertise et adaptabilité sont les qualités requises du PPH selon les pharmaciens interrogés.
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