- Accueil ›
- Préparateurs ›
- Métier ›
- Les petites officines sont en danger
Les petites officines sont en danger
Quel avenir pour les officines de proximité, tel est le sujet des premiers Amphis de l’officine, nouveau rendez-vous annuel lancé par la Fédération des pharmaciens d’officine (FSPF), le 18 juin à Paris. Selon Vincent Bildstein, président d’Iqvia spécialisée en conseil en santé, les pharmacies dont le chiffre d’affaires (CA) est inférieur à 1 million d’euros voient leur activité chuter de 3 %, alors que celles avec un CA de 3,5 M€ affichent + 2,6 %. Cette fracture s’est accélérée entre 2017 et 2018. Joël Lecœur, président d’un cabinet d’expertise comptable, constate une baisse de 10 % de l’excédent brut d’exploitation des petites officines d’après l’analyse des bilans de 327 pharmacies, dont 47 % en zone urbaine, 23 % en zone rurale, 24 % dans des gros bourgs et 5 % dans des centres commerciaux. Globalement, le CA des médicaments remboursés croît de 2,78 % sous l’effet des médicaments onéreux, ceux à TVA de 5,5 % sont en hausse de 4,85 %, mais le CA de l’OTC diminue de 3,96 %. La parapharmacie progresse de 1,10 % au lieu de 4 à 5 % les années précédentes. « Il y a aujourd’hui deux types d’officines : celles de proximité qui ne bénéficient pas forcément des médicaments chers et, à l’inverse, celles qui continuent à progresser fortement », remarque Joël Lecœur. Selon lui, les petites officines, notamment rurales, ont peu de possibilités de se regrouper, contrairement à celles installées en ville. Pire encore, elles ne trouvent pas de repreneurs. À ce tableau s’ajoutent les baisses de prix des médicaments remboursables. D’après Denis Millet, président de la commission Études et stratégies économiques de la FSPF, la perte de marge s’élève à plus de 70 M€ sur 4 classes : les antiulcéreux, antidiabétiques, antihypertenseurs et anticholestérolémiants. Paradoxalement, ce sont les grandes pharmacies qui ont les moyens de réaliser les missions pharmaceutiques, alors qu’elles ont des politiques de prix discount. Afin de soutenir les officines de proximité dans certaines zones, Philippe Besset, président de la FSPF, propose une rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) axée sur la qualité du service et de la pratique, et liée à des critères de territoire. Une solution, pour l’heure, absente des tuyaux des pouvoirs publics.
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis
