Le CHU de Lille se dote d’un automate novateur

L’approvisionnement de certains médicaments utilisés en anesthésie-réanimation commence à être tendu, crise sanitaire oblige. « Et si, pour éviter de manquer de médicaments de première nécessité, on pouvait les produire sur place ? », s’interroge Frédéric Boiron, directeur du CHRU de Lille (59). Un financement européen est trouvé et l’établissement opte pour l’automate Aseptic Technologies, issu de l’industrie. « Cette machine équipe pour la première fois un hôpital et nous permet d’assurer une production en cas de crise. Adaptée pour les formes injectables employées en soins critiques, elle peut délivrer des doses prêtes à l’emploi, quelle que soit leur taille, de 1 à 50 mL », résume le Pr Pascal Odou, responsable de la pharmacie centrale de l’établissement lillois. Répondant aux conditions de sécurité et de qualité requises, l’automate permet de sortir de 1 000 à 2 000 flacons de médicaments injectables de première nécessité par jour tels que les indispensables curares. Un système de conditionnement aseptique assure la sécurité des patients et supprime l’étape de stérilisation du produit fini. Les doses sont prêtes à l’emploi, dans les dilutions requises, ce qui évite les accidents de préparation par les soignants. Du côté de la pharmacie, « le travail des préparateurs est facilité, moins fastidieux, même si, bien sûr, l’équipe garde la main sur la formulation, la filtration et le choix des composants », précise Pr Odou. Plus qu’un outil de crise, cet automate permettra également de fabriquer des médicaments utilisés lors d’essais cliniques ou dans les maladies rares.