Des vaccins et des sommes

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Publié le 27 juin 2023
Par Anne-Charlotte Navarro
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Le congrès national de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), principal syndicat de titulaires, les 10 et 11 juin à Montpellier, a été l’occasion d’avancer des arguments pour de nouvelles rémunérations.

Tables rondes, ateliers, rencontres, lors de son congrès annuel à Montpellier (34), la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a renoué avec la tradition de la venue du ministre de la Santé et de la Prévention. François Braun a déclaré vouloir « s’appuyer sur les pharmacies pour poursuivre la refondation du monde de la santé ». Il s’est félicité de l’entrée en vigueur de la loi Rist, qui entérine le droit de vacciner pour le préparateur, « véritable bras droit du pharmacien ». En revanche, pas de précision sur le calendrier de mise en œuvre de la prescription des vaccins par les pharmaciens, sinon « qu’il interviendra dans les meilleurs délais ». Philippe Besset, président de la FSPF, espère que « les formations pourront débuter début juillet ». D’ailleurs, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié, le 16 juin, son avis nécessaire sur le projet de décret, qui prévoit que « les pharmaciens d’officine pourront prescrire et administrer les vaccins prévus par le calendrier vaccinal pour les personnes de plus de 11 ans, ainsi que le vaccin contre la grippe ». Reste l’avis du Conseil d’État, qui devrait intervenir dans les prochaines semaines.

Unanimité sur les salaires

Alors que les négociations salariales s’ouvraient le lundi suivant, le 12 juin (les hausses demandées sont en cours de négociation), Philippe Besset a « conscience de la nécessité d’augmenter les salaires des 130 000 salariés de la branche, mais attention aussi à l’impact de cette augmentation sur la marge ». Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de l’Assurance maladie, et le ministre de la Santé ont « conscience de la nécessité d’augmenter l’attractivité des postes salariés, et notamment du salaire ». Philippe Besset prévient qu’« avec la fin de la Covid-19, les finances des pharmacies sont en berne au regard des années précédentes et l’inflation n’arrange rien à l’affaire ». L’idée qui se dessine est que l’Assurance maladie prenne en charge une partie de la hausse des salaires en augmentant la rémunération de l’officine via une enveloppe dans la convention pharmaceutique. Au regard du calendrier des négociations, ce ne sera pas avant début 2024. Est-il stratégique de les augmenter avant ? « La négociation actuelle des salaires correspond à l’exercice 2023. La nouvelle convention s’appliquera à compter de 2024 pour le salaire versé à compter de cette date. Nous sommes donc dans deux temporalités différentes. Les salariés ne peuvent plus attendre », rassure Philippe Besset. Et d’admettre que « lors du vote du mandat, les représentants régionaux de la FSPF ont pointé ce calendrier qui pourrait être vu comme un risque ».

La carte pour septembre !

Autre chantier, la version Ségur du logiciel de gestion de l’officine impose que chaque professionnel de santé soit identifié. Les préparateurs, professionnels de santé, vont donc bientôt obtenir un numéro RPPS et l’activation d’une carte e-CPS. « Le système est encore en voie de finalisation, précise Xavier Vitry, directeur de projets à la Délégation au numérique en santé. Il reste quelques questions à régler, notamment pour les préparateurs intérimaires. Nous visons une généralisation du dispositif en septembre ».

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