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Des hypocholestérolémiants sous accord préalable
À compter du 1er novembre, l’instauration d’un traitement de rosuvastatine (Crestor et génériques) ou d’ézétimibe, seul (Ezetrol et générique) ou associé à de la simvastatine (Inegy), sera soumis à une procédure d’accord préalable pour bénéficier d’une prise en charge par l’Assurance maladie(1). Ces prescriptions coûtent en effet cher à la Sécurité sociale et ne respectent pas le bon usage des hypolipémiants. Elles seront donc soumises à cette procédure comme le sont certains dispositifs ou actes médicaux ou paramédicaux. C’est « la première application de la procédure de demande d’accord préalable fondée sur l’article L. 315-2 du code de la Sécurité sociale », a expliqué le Pr Luc Barret, médecin-conseil national de la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés à nos confrères du journal Le Généraliste le 2 octobre.
Faire mieux et moins cher
Ces demandes d’accord concernent les initiations de traitement, c’est-à-dire lorsque le patient ne s’est pas vu délivrer le médicament concerné depuis six mois. Le prescripteur fera sa demande en ligne sur l’espace « pro » d’Ameli ou remplira le formulaire adéquat, qu’il enverra à la caisse de l’assuré, au service médical. Ce dernier se basera sur des logigrammes d’aide à la décision fondés sur les fiches de bon usage de la Haute autorité de santé (HAS) de novembre 2009 sur l’ézétimide et de février 2012 sur le choix de la statine en prévention cardio-vasculaire. L’absence de réponse de la caisse sous quinze jours vaudra accord. En cas de refus de prise en charge, le médecin devra indiquer « non remboursable » sur la prescription.
Aux médecins qui pensent que cette mesure réduit leur droit de prescription, le Pr Barret précise que cette décision porte « sur la prise en charge de la molécule prescrite, du ressort de l’Assurance maladie ». Et de s’appuyer sur le bon usage et l’efficience des traitements hypocholestérolémiants. La HAS recommande d’employer l’ézétimibe en cas de contre-indication et/ou d’intolérance aux statines et de l’associer à une statine en cas d’objectif thérapeutique non atteint. Aujourd’hui, « les données de consommation montrent que, dans la majorité des cas, les traitements initiés par ézétimibe se font seuls et sans antécédent de prescription de statine, hors des recommandations d’AMM », pointe le Pr Barret dans Le Généraliste. Quant à la rosuvastatine, des alternatives plus probantes existent.
D’un point de vue économique, les chiffres sont imparables. En 2013, Crestor et Inegy ont été dans le Top 10 des remboursements, avec respectivement la troisième place, avec près de 343 millions d’euros, et la neuvième, avec 179 millions d’euros… Faire mieux et moins cher, c’est possible.
(1) Journal officiel du 23 septembre 2014.
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