Ciel, des poux

Le marché des produits antipoux s’est maintenu ces deux dernières années aux alentours de 3 millions d’unités toutes marques confondues. Ce marché est segmenté. Il se compose de produits traitants avec AMM (pédiculicides) et de compléments de traitement représentant respectivement 709 et 29.100 du marché en 2003

Une cible familiale

Si le cœur de cible du marché des antipoux est représenté par les enfants de 1 à 10 ans 15 millions, la transmission inter et intrafamiliale est plus que fréquente. Que les parents prennent garde, les adultes « attrapent » également des poux !

Pas d’innovation majeure

Ces dernières années aucune nouvelle molécule n’est apparue dans la composition des pédiculicides. Par contre, les fabricants ont accentué leurs efforts sur le développement des produits de complément répulsifs limitant l’infestation, sprays destinés à l’environnement (vêtements, coussins…), baumes décolleurs de lentes. On peut y voir à la fois une meilleure information des clients sur le mode de vie du pou comme une assurance de venir à bout de l’infestation parasitaire.

La compétence officinale

À la moindre alerte aux poux, c’est à la pharmacie que l’on se rend. L’officine est un gage de compétence sur les produits et les conseils associés. Peu importe la marque, ce que veulent les clients, ce sont des produits efficaces et si possible pas trop chers.

Insecticides, décolleurs de lentes, répulsifs…, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Le code ACL est un bon allié : seuls les produits traitants ont un code débutant par le chiffre 3. Conseiller un produit implique de connaître sur le bout des doigts sa composition et son mode d’emploi pour éviter de découvrir le temps de pose en même temps que le client. De même ce serait une faute de conseiller un répulsif à la place d’un pédiculicide.

Les traitants (pédiculicides)

Il faut toujours poser quelques questions avant de proposer un produit adapté aux besoins : âge de l’enfant infesté, son état de santé, le nombre de personnes à traiter et la prise en charge de l’environnement.

Principes actifs : pour tuer les poux, deux familles de molécules sont disponibles : le malathion et les pyréthrines et pyréthrinoïdes de synthèse. Certains produits associent les deux familles de pédiculicides (Para Plus…).

Les formes galéniques : la forme spray a la faveur des consommateurs (41,7 % du marché) suivie par le shampooing (38,9 %). La forme lotion, moins utilisée (12,6 % du marché), reste conseillée en tamponnement chez les tout-petits (6 mois-2 ans) et les asthmatiques, comme les shampooings.

Les compléments de traitement

Traitements de l’environnement : produits antiparasitaires contenant des perméthrines (Altopou Environnement) ou des repellents tels le DEET (Hégor Répulsive spray), 3535 (Parasidose Répulsif), le pipéronal (Para Répulsif). Ils sont utilisé pour traiter les vêtements, soit en solution de lavage (Altopou vêtements), soit en aérosol, le pou étant capable de nager ! Ils sont intéressants pour prendre en charge coussins, bonnets, écouteurs de baladeur, tout ce qui a été en contact avec les cheveux.

Les shampooings doux et baumes décolleurs de lentes : sont un complément après un traitement ayant pu imiter le cuir chevelu et pour faciliter l’élimination des lentes.

Les peignes : un peigne antipoux aux écailles resserrées est une aide précieuse et quasi indispensable pour retirer les lentes solidement accrochées et éliminer les poux. De plus, c’est la seule arme non agressive pour traiter les bébés de moins de 6 mois (à plonger dans de l’eau vinaigrée avant usage). Parmi les peignes ou « décrassoirs » Itax à dentition très fine, Sanodiane soins, Parasidose…

Implantation

Les antipoux ont leur place derrière le comptoir. AMM oblige, mais rien n’empêche d’implanter les produits complémentaires dans le rayon « enfant » ou « cheveux ». Les pédiculicides peuvent prendre place à côté du rayon permanent des antalgiques et autres produits permanents. Les peignes antipoux étant difficiles à ranger, on peut par exemple les exposer sur le comptoir à côté des brochures sur les poux.

Référencement

L’offre doit être clairement identifiée et segmentée. À hauteur des yeux, privilégier les produits traitants. Consacrer deux étagères au minimum aux marques leaders ou à celles qui vous offrent les meilleures conditions commerciales. Ranger côte à côte lotion, spray et shampooing de la même marque pour l’unité de couleur. Certaines marques offrent un cadeau pour deux produits achetés (trousse d’écolier, montre…). Faites-le savoir lisiblement.

Pas de saison

La rentrée scolaire (septembre-novembre) et les départs en vacances ou en centres aérés (avril-mai) sont les périodes de pics des ventes. Ce phénomène a tendance à s’estomper en raison des nombreuses situations de proximité des enfants (gardes en collectivité, activités extrascolaires…). Désormais, les antipoux se vendent toute l’année. L’automne reste pourtant la saison où la communication des laboratoires bat son plein. Autant profiter de leurs offres et des moyens proposés pour faire décoller les lentes… et les ventes !

Une vitrine intelligente

La plupart des marques leaders proposent à leurs clients directs un « prêt à vendre » composé d’un panneau vitrine, de leaflets ou de brochures éducatives sur la vie des poux et comment s’en débarrasser. Il est également possible de faire parler sa veine artistique en bricolant avec peu de moyens une sympathique vitrine avec un pou dessiné dans du carton et suspendu par un fil de péche translucide. Au-dessous ou à côté, inscrire sur un panneau « La vie du pou » ou « Comment venir à bout des poux ». En quelques lignes informatives, vous inciterez à la discussion en insistant sur le respect du temps d’application des produits gage de succès.

Une offre couplée

Parce que toute la famille doit être traitée, il est indispensable d’offrir une gamme de prix abordable. Proposer des conditionnements de shampooings de 250 à 300 ml ou bien des « packs duo » lorsque plusieurs membres de la famille sont touchés. Les produits pour traiter l’environnement sont efficaces pour combattre les petites bêtes sur les coussins et litterie. Quant aux produits de prévention, ils n’ont pas fait la preuve de leur efficacité. À conseiller avec modération pour éviter des irritations du cuir chevelu. La meilleure préventions reste la surveillance et l’inspection de la tête des enfants lorsqu’ils se grattent fréquemment et s’ils côtoient des enfants infestés.

Des peignes pour les nourrissons

En cas d’infestation chez le nourrisson, utiliser un peignage soigneux journellement durant trois semaines avec un décrassoir (peigne à poux) imbibé d’une solution vinaigrée (1 cuiller à soupe dans un verre d’eau).