Prévention des pathologies hivernales : distribution de masques pour tous ?

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Prévention des pathologies hivernales : distribution de masques pour tous ?

Publié le 20 décembre 2022
Par Anne-Hélène Collin
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Avec trois épidémies à virus respiratoires qui sévissent en France (Covid-19, grippe, bronchiolite) et à l’approche des fêtes de fin d’année et de leurs inévitables brassages de populations, le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) émet ses recommandations, dans un avis mis en ligne le 19 décembre. Et mise avant tout sur « l’anticipation et la prévention ».

Le Covars recommande en premier lieu le port du masque dans les lieux clos et insuffisamment ventilés avec forte circulation humaine, « tels que les transports en commun notamment ». S’il ne se prononce pas sur l’obligation du masque dans ces lieux, le Covars propose surtout de « limiter le coût et d’en assurer la distribution à toutes les personnes souhaitant y avoir recours, au-delà de la prise en charge actuellement limitée aux personnes sévèrement immunodéprimées. » En revanche, plus tranché, le comité recommande de maintenir l’obligation du port du masque « dans tous les lieux de soins » et « en cas de symptômes respiratoires, en particulier auprès des personnes vulnérables et dans les lieux publics ».

« Le port du masque n’est qu’un élément des moyens non pharmacologiques de prévention », poursuit le Covars. D’où son appel à « une politique structurée et financée d’amélioration de la ventilation dans les espaces publics clos ». « Nos recommandations en matière de prévention ne dissocient pas l’usage du masque et des mesures barrières de l’usage de la vaccination », ajoute le Pr Brigitte Autran, présidente du Covars. D’où un autre appel à intensifier les campagnes de vaccination contre le Covid-19 et contre la grippe, dont la couverture vaccinale est encore insuffisante, notamment avec la ré-ouverture de centres de vaccination et le recours à des professionnels de santé en retraite ou des étudiants en santé en cas de manque de ressources humaines.

Sur le pilier « dépistage », le Comité recommande, en complément des messages sur la vaccination, « une communication renforcée faisant la promotion de l’utilisation des autotests de dépistage du Covid-19 » afin de « renforcer le niveau d’appropriation de la gestion du risque par les Français ».

« Que chacun sache comment il doit gérer le risque de transmission de ce virus et donc quelles sont les mesures qu’il peut prendre, lui, pour essayer de freiner la diffusion du virus dans son entourage, explique le virologue Bruno Lina. Sans forcément avoir à recevoir les injonctions du ministère ou de qui que ce soit ».

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Car un autre point clé est avancé : « rechercher l’adhésion des populations et des soignants au concept de prévention », ajoute le Covars.