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Paxlovid : portrait robot de l’utilisateur
Entre le 4 février (date de l’autorisation en accès précoce) et le 29 juin 2022, 12 179 personnes âgées de 16 ans et plus avaient bénéficié d’au moins une délivrance de l’antiviral Paxlovid (nirmatrelvir/ritonavir) provenant des pharmacies de ville, indique une étude de pharmaco-épidémiologie réalisée par EPI-PHARE (groupement d’intérêt scientifique ANSM-Cnam) à partir des données du Système national des données de santé (SNDS). Selon Pfizer qui le commercialise, Paxlovid a été autant prescrit par les médecins de ville (52,1 %) que par les médecins hospitaliers (47,9 %).
Plus de la moitié des utilisateurs sont des femmes (54 %). L’âge moyen est de 66,3 ans et l’âge médian de 69 ans. Dans le top 5 des régions où l’antiviral a été le plus prescrit on retrouve, dans l’ordre : la Martinique (154 utilisateurs pour 100 000 personnes), la Guadeloupe (63/100 000), la Côte-d’Or (41/100 000), Paris (34/100 000), et les Pyrénées-Atlantiques (32/100 000), alors que la moyenne nationale est de 18 utilisateurs pour 100 000 personnes.
Le profil type de l’utilisateur correspond bien aux indications de Paxlovid : 34 % étaient âgés de 75 ans et plus et 17 % avaient moins de 50 ans. De plus, une personne traitée sur cinq avait un cancer actif, une sur cinq un diabète, une sur dix une maladie coronaire et plus de la moitié une hypertension artérielle traitée. Les patients ayant bénéficié de l’antiviral au cours du premier trimestre 2022 étaient plus à risque de forme grave de Covid-19 que ceux qui en ont bénéficié au second trimestre. Pour rappel, Paxlovid est indiqué dans le traitement du Covid-19 chez les patients adultes qui ne requièrent pas de supplémentation en oxygène et qui présentent un risque accru d’évolution vers une forme sévère (65 ans ou plus présentant une comorbidité, immunodéprimés sévères, souffrant d’une pathologie à très haut risque).
Gare aux interactions
Côté tolérance, les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont des dysgueusies (troubles du goût) et des troubles gastro-intestinaux. Quelques cas d’élévation de la pression artérielle, essentiellement non graves et transitoires, ont été déclarés.
« Nous avons constaté des délivrances de Paxlovid qui semblent avoir été associées à d’autres médicaments dont l’association est contre-indiquée », mentionnent cependant les auteurs de l’enquête. En tête, la simvastatine, avec un risque d’exposition de 2 %. Parmi les médicaments dont l’association est non recommandée, les utilisateurs de Paxlovid avaient un risque d’exposition au bisoprolol de 7 %, de 6 % pour les anticoagulants apixaban et rivaroxaban, et de 3 % pour l’alprazolam.
Les auteurs rapportent les limites de leur étude : « Nous n’avons pas pu étudier complètement la pertinence de l’utilisation de Paxlovid dans la mesure où 1) les informations telles que les symptômes liés à l’infection au Sars-CoV-2 ne sont pas disponibles dans le SNDS et 2) les données récentes d’hospitalisation n’étaient pas disponibles au moment de l’étude. Par conséquent, nous n’avons pas pu décrire le statut d’hospitalisation pour Covid-19 survenue avant ou après la prise de Paxlovid. »
Au final, les données recueillies « ne modifient pas le rapport bénéfice/risque du Paxlovid en vie réelle », indique l’Agence nationale de sécurité du médicament.
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