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Ordre des pharmaciens : entre ambitions et inquiétudes pour la profession
Réélue le 4 juillet à la présidence du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), Carine Wolf-Thal a présenté ce 5 juillet ses ambitions pour son nouveau mandat.
« Il faudra porter la voix d’une profession indépendante et rompue aux enjeux du numérique, a déclaré Carine Wolf-Thal, tout juste réélue présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, ce 5 juillet. Dans un contexte d’évolution du système de santé, plusieurs priorités doivent guider l’adaptation de l’exercice professionnel » :
– conduire et accompagner les exercices coordonnés qui pourront aboutir à une simplification du parcours de soins, en s’appuyant sur la présence et la proximité des pharmaciens ;
– renforcer la place du pharmacien dans la prévention « en faisant de tous les pharmaciens des acteurs majeurs de la vaccination, en développant leur action dans le dépistage des maladies chroniques ou transmissibles et en menant une réflexion sur leur rôle en faveur du grand âge » ;
– œuvrer pour une démographie pharmaceutique permettant de répondre aux enjeux de santé en agissant sur les politiques de formation initiale et de recrutement des pharmaciens ;
– veiller à la nécessaire montée en compétence des pharmaciens au regard de l’évolution des métiers, grâce à la formation initiale et continue et à la certification ;
– soutenir le développement du numérique et de l’intelligence artificielle, par une participation active au “Ségur du numérique”, et l’introduction du dossier pharmaceutique dans Mon Espace Santé ;
– prendre la mesure du contexte européen et mondial, en anticipant tout particulièrement la directive médicament et en contribuant aux travaux internationaux de lutte contre les ruptures d’approvisionnement ;
– veiller à l’impact environnemental de la profession et tendre vers un exercice « décarboné » des métiers, en menant notamment une réflexion en faveur d’une consommation raisonnée des produits de santé et une politique adaptée de gestion des déchets ;
– promouvoir les projets de la profession lors des prochains travaux parlementaires.
Des entretiens pour les biologistes
Bruno Maleine, nouveau président de la section A (pharmaciens titulaires), a quant à lui insisté sur la démarche Qualité en officine dans laquelle il veut « engager tous [ses] confrères » de façon « à sécuriser aujourd’hui une pratique officinale qui est devenue incontournable dans un parcours de soins ». La démographie de la profession fait également partie de ses préoccupations : « On doit s’interroger sur l’attractivité de nos métiers et à charge pour nous de démontrer combien la pharmacie d’officine est un outil avec un grand nombre de facettes », a-t-il expliqué en soulignant notamment les nouvelles missions déployées ces deux dernières années, dont la vaccination.
Si les biologistes sont aussi à la peine en termes de démographie, Philippe Piet, président de la section G (biologistes médicaux), propose de créer un statut de biologiste médical référent, d’autoriser les biologistes à prescrire, de créer aussi « un entretien biologique ». En clair, il s’agit d’inscrire le biologiste médical dans le parcours de soins des patients.
Une directive Médicaments qui menace le monopole
Les projets de l’ensemble de la profession sont donc multiples. Mais toutes les sections de pharmaciens partagent une même inquiétude : la révision de la Directive européenne sur les médicaments. Carine Wolf-Thal craint que cette Directive ne se transforme en règlement européen, ce qui impliquerait sa transposition dans le droit français. Alors même que la révision de l’actuelle Directive pourrait menacer de nombreux aspects de la profession : le statut du pharmacien responsable dans l’industrie pharmaceutique et la distribution (grossistes-répartiteurs), le monopole pharmaceutique, le diplôme… « La notion d’acte pharmaceutique doit être définie par la Directive », a souligné la présidente de l’Ordre. Et d’annoncer que des actions seront menées par l’Ordre sur ce sujet qui fait écho au deuxième axe de son mandat : l’indépendance professionnelle, les valeurs déontologiques avec la publication d’un code de déontologie actualisé avant la fin de l’année 2022 et, surtout, « la sécurité du patient grâce à la solidité de la chaîne pharmaceutique et au maintien du monopole pharmaceutique ».
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