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Rémunérez-vous comme vous le pouvez !
Roselyne Bachelot nous l’a signifié en marge de la remise du rapport : pourquoi pas une rémunération pour les pharmaciens, mais sans que l’assurance maladie en souffre. De quoi rendre les syndicats dubitatifs.
C’est désormais la règle Avenue Duquesne : toute rémunération supplémentaire doit s’accompagner d’économies par ailleurs. « Une chose est sûre, on n’est pas ici sur du paiement à l’acte, mais sur une rémunération en fonction de l’atteinte d’objectifs », entame Philippe Gaertner, président de la FSPF. Mais comment définir de tels objectifs, comment mesurer les éventuelles économies engendrées par l’intervention du pharmacien alors même que les limites de l’éducation thérapeutique du patient (ETP) restent floues, de même que la place de chaque professionnel de santé dans le dispositif ? « Nous proposerons de réaliser des expérimentations en ciblant des groupes de population très précis liés à certaines pathologies, continue Philippe Gaertner. De telles études peuvent permettre de mesurer une économie, par exemple une baisse éventuelle des hospitalisations répétées de patients asthmatiques. C’est toute la problématique des 80-20 : si on réussit à intervenir sur les 20 % de patients à qui l’ETP sera le plus bénéfique, on atteindra 80 % des effets espérés par un tel dispositif. Et les expérimentations permettront de voir comment formaliser l’intervention de chacun selon les cas. »
Réaliser des expérimentations
« L’éducation thérapeutique n’appartient à personne !, lance Gilles Bonnefond, président délégué de l’USPO. En revanche, il faut une personne pour coordonner ! Qui peut le faire au mieux et dans quels cas ? Pour le savoir, il faut procéder pathologie par pathologie. Deux méthodes pour cela : soit, effectivement, réaliser des expérimentations ensuite validées par la Haute Autorité de santé, soit faire réaliser directement par cette dernière un référentiel par pathologie, avec des délégations de tâches à la clé. Il va falloir faire accepter que le temps de coordination permet de réaliser des économies, donc qu’il a une valeur, donc qu’il doit être rémunéré. » Patrice Devillers évoque aussi la voie conventionnelle qui prévoyait des accords de bon usage du médicament sous forme d’avenant : « Elle éviterait l’interférence d’autres professionnels de santé. » Le président de l’USPO est en effet dubitatif sur les chances d’aboutir d’une discussion qui inclurait tous les professionnels, les syndicats de médecins étant très divisés sur la délégation de tâches.
« Impossible à coût constant »
« Tant que l’on n’aura pas compris que chacun a son rôle à y jouer, il n’y aura pas d’efficacité en matière d’éducation thérapeutique, rajoute Claude Japhet, président de l’UNPF. Tout le monde ne l’a pas compris, mais tout le monde s’en mêle : médecins, kinés, infirmières, laboratoires… Quant à une rémunération, on voit mal comment elle pourrait intervenir à coût constant pour la Sécu ! En gros, le gouvernement se retourne vers les acteurs en leur disant : « Je sors un texte sans dire qui fait quoi, coordonnez-vous. Si ça ne marche pas et que je dois faire des choix, alors je les ferai. » » Finalement, on imaginerait presque plus facilement des discussions aboutir avec des complémentaires santé. « Mais si on part sur ce terrain, il n’y a pas besoin de légiférer ! », lance Claude Japhet.
Bref, plus que jamais, côté pouvoirs publics, c’est le grand méchant flou. « Nous n’avons toujours pas obtenu d’éclaircissement sur notre position future vis-à-vis des ARS, note Philippe Gaertner. Aujourd’hui, on ne sait même pas qui, de la CNAM ou des ARS, aura la main-mise sur la gestion du risque maladie. » Autrement dit, qui tiendra les cordons de la bourse.
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