Rémunération : le générique restera rentable

Invité mardi par l’OCP à éclairer un parterre de pharmaciens parisiens sur « la nouvelle donne économique de l’officine », l’économiste Jean-Jacques Zambrowski s’est livré à un calcul sur la réalité de la marge du titulaire, avant et après réduction du forfait, à la fois sur un princeps et son générique.

Ainsi, pour un princeps de prix fabricant HT de 100 F, la marge officinale se monte à 29,60 F (sachant que la marge du grossiste est de 10,74 %). Si le titulaire bénéficie de la remise légale de 2,5 %, elle sera de 32,37 F. Pour son générique (30 % moins cher), sa marge sera aussi de 29,60 F mais passe à 37,12 F avec la remise légale maximale de 10,74 %. Enfin, selon ce qui se pratique (ou se pratiquait) dans le cadre d’achats en direct, la marge sur le même produit peut atteindre 47,86 F (l’équivalent de la marge grossiste est proposé comme surremise en plus des 10,74 % légaux).

Avec une baisse de 40 centimes du forfait et une prime de 1 F pour le générique, la marge sur le même princeps devient : 29,20 F ; et avec une remise de 2,5 % : 31,97 F ; la marge sur son générique avec remise de 10,74 % passe à 37,72 F ; en direct, le titulaire peut atteindre 48,46 F.

Enfin, considérant qu’en raison des foudres de la DGCCRF la réglementation sur les remises serait revue, l’économiste a poussé la simulation jusqu’à calculer la marge du titulaire s’il reversait à l’assurance maladie 80 % des surremises obtenues en direct (comme dans les cliniques). Résultat : 39,86 F (au lieu de 48,46 F par le passé, mais surtout au lieu de 29,20 F s’il avait délivré le princeps).

Conclusion de Jean-Jacques Zambrowski : même avec une baisse de 40 centimes et dans l’hypothèse d’un reversement massif de ses surremise, le pharmacien gardera un gros avantage financier à substituer.