Objectif Pharma : le groupement réaffirme l’indépendance des pharmacies avec ses deux enseignes

© Anton&Willem vise 250 points de vente d’ici cinq ans

Objectif Pharma : le groupement réaffirme l’indépendance des pharmacies avec ses deux enseignes

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Publié le 23 novembre 2017
Par Stéphanie Bérard
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Lors d’une conférence organisée ce jeudi 23 novembre, Objectif Pharma a tenu à défendre sa position, à l’heure des mouvements capitalistiques qui s’accentuent dans la profession : « le modèle coopératif est la pierre angulaire de l’indépendance de notre réseau et le conseil aux patients en constitue l’élément central », affirme Jean-Pierre Dosdat, président du conseil de surveillance d’Objectif Pharma.

Le groupement, qui rassemble 500 adhérents, mise sur ses deux enseignes pour nourrir cette indépendance.

– La première, Well Pharma, née il y a trois ans, est destinée aux officines de taille conséquente, dont le chiffre d’affaires est supérieur à 1,5 million d’euros. Elle s’appuie sur une communauté de consommateurs via la carte Club Well Pharma qui rassemble plus de 150 000 clients des officines du réseau. Selon Jean-Pierre Dosdat, les pharmacies qui ont adopté le concept total affiche d’ailleurs des performances économiques supérieures à la moyenne nationale (+ 0,5 % de CA contre – 1,2 % de janvier à octobre 2017 au national selon QuintilesIMS).

– La seconde enseigne du groupement, Anton&Willem, a été acquise en août dernier. Cette jeune enseigne qui ne compte que 12 points de vente est spécialisée dans les médecines naturelles, dites alternatives, comme la phytothérapie, les huiles essentielles, l’aromathérapie…« Ce concept est idéal pour les pharmacies de petite taille, situées en centre ville, allant de 500 000 à 1 million d’euros de chiffre d’affaires et dotées d’un espace de vente de 50 à 80 mètres carrés, explique Georges Duarte, l’un des trois co-fondateurs. Anton&Willem peut être une alternative intéressante pour des pharmacies situées dans un environnement de discounters. Elles pourront, en se spécialisant, devenir une pharmacie « destination » ». 

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Car l’enseigne développe un parti pris très marqué : des références essentiellement constituées de médecine naturelle, des médicaments OTC non visibles et la disparition de la parapharmacie (hors produits prescrits).

Surtout, cette enseigne, qui rêve de devenir « le Picard de la pharmacie », met l’accent sur le développement d’une marque propre. Déjà constituée de 240 références, elles s’élargit en décembre d’une gamme d’huiles essentielles. « Si ce marché se développe, pourquoi ne pas créer un réseau constitué uniquement de produits de notre marque ? », ambitionne Georges Duarte.

L’objectif ? « Atteindre, au maximum, 400 points de vente pour ne pas avoir plus d’une pharmacie par tranche de 50 000 habitants ; au-delà nous envisagerons une ouverture à l’international ».

Pour le moment, 15 à 20 % des officines d’Objectif Pharma « correspondent au profil de l’enseigne », renchérit Jean-Pierre Dosdat. Parmi les arguments pour convaincre leurs titulaires figurent notamment les performances économiques des premières officines au concept : une marge de 40 % sur les médecines naturelles et une hausse de fréquentation de 6 %. 

Les futures candidates devront néanmoins débourser un droit d’entrée de 20 000 euros, des frais d’aménagement au concept (pour l’intérieur et l’extérieur) et de stock estimé de 50 000 à 100 000 euros ainsi qu’une commission de 5 % sur les ventes de produits de médecine naturelle. « Nous sommes dans une logique de franchise », conclut Georges Duarte.