Les négociations piétinent dans l’attente d’un remaniement ministériel

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Publié le 29 mars 2014
Par Loan Tranthimy et Francois Pouzaud
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Après trois heures de discussions, aucun accord n’a pu être conclu entre l’UNCAM et les trois syndicats de pharmaciens le mardi 26 mars. L’imminence d’un remaniement ministériel a plombé la séance de négociation. « Tant que les arbitrages ministériels ne sont pas rendus, les discussions ne peuvent pas avancer », s’impatiente Gilles Bonnefond, président de l’USPO. Des arbitrages qui sont déterminants pour la signature des trois avenants présentés par l’Assurance maladie : « génériques », « asthme » et « rémunération ». Pour les syndicats, la signature de l’avenant « génériques » dépend du projet de texte modifiant la marge du pharmacien et le nouveau plafond des remises que doit fixer le gouvernement. « Si ce plafond est de 30 ou de 35 %, alors ce sera mal engagé », commente Gilles Bonnefond.

Lors de cette réunion, les syndicats ont eu la mauvaise surprise de découvrir que les honoraires de dispensation étaient présentés en montant TTC par l’Assurance maladie. dans l’avenant « rémunération ». « Cette présentation protège l’Assurance maladie mais expose les pharmaciens en cas de changement de TVA », indique Gilles Bonnefond, qui dénonce une nouvelle fois une réforme « en trompe l’œil ». Pour l’heure, ce changement pourrait devenir un point d’achoppement pour la signature de l’avenant « rémunération ». « Je ne prendrai pas le risque que les honoraires soient fixé TTC dans les textes », annonce clairement Philippe Gaertner, président de la FSPF, qui veillera à ce que les textes définitifs soient conformes au protocole d’accord signé en janvier 2014.

Des propositions insuffisantes

Quant à l’avenant « asthme », les propositions d’indemnisation de l’Assurance maladie restent insuffisantes aux yeux des trois syndicats. « Ce n’est qu’un copier-coller des entretiens AVK, alors que le travail demandé aux pharmaciens est plus important », commente Gilles Bonnefond. « C’est en moyenne 600 euros par officine. Comment va-t-on pouvoir sauver une profession ? », estime Michel Caillaud, président de l’UNPF. « Il reste des éléments d’ajustement importants à régler pour pouvoir consolider les textes », conclut Philippe Gaertner.

Alors que le prochain comité de liaison avec le ministère de la Santé est prévu le 1er avril, et qu’entre-temps les syndicats auront consulté leurs instances internes, Philippe Gaertner rappelle qu’il n’y aura pas de signatures étalées dans le temps des différents avenants conventionnels. La FSPF, qui est l’unique syndicat majoritaire à pouvoir signer seul avec l’Assurance maladie, prendra-t-elle la responsabilité d’engager la profession dans une réforme contestée non seulement par les deux autres syndicats, mais aussi par des pharmaciens ? L’UDGPO ou encore les Pigeons pharmaciens appellent la FSPF à ne pas signer cet avenant « rémunération ».

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