Les classifications et les salaires reliftés

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Publié le 26 janvier 2008
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Un accord sur les classifications devrait, sauf coup de théâtre de dernière minute, être signé le 30 janvier. Il permet aux pharmaciens adjoints de bénéficier d’un vrai plan de carrière et revalorise le métier de préparateur. « Le Moniteur » vous livre en avant-première la nouvelle grille incluse dans cet accord.

En sommeil depuis plusieurs années, la grille des classifications des métiers de l’officine s’apprête à subir un lifting en profondeur. Après de longs mois de négociation, la FSPF, l’USPO, la CGC, FO, la CFDT et la CFTC se sont mis d’accord pour « actualiser la classification des emplois salariés de la branche professionnelle de la pharmacie d’officine », d’après le projet d’accord qui devrait être signé le 30 janvier. Ce toilettage était attendu depuis longtemps. « La grille n’avait pas été modifiée depuis 1987. Beaucoup de métiers étaient obsolètes et les coefficients avaient besoin d’être revalorisés », soutient Patrick Le Métayer, de Force ouvrière. Une nécessité qui s’est aussi imposée aux yeux des syndicats patronaux de la profession. « L’accord est un texte équilibré, qui apporte une vraie reconnaissance au personnel de la branche officinale. C’était une étape nécessaire pour faire face aux bouleversements qui nous attendent », ajoute Philippe Gaertner, président de la FSPF.

Un plan de carrière pour les adjoints

A qui profite ce dépoussiérage ? D’abord aux préparateurs, dont les perspectives de carrière – et de salaire – deviennent plus alléchantes. « Nous avons créé de nouvelles classifications, explique Philippe Gaertner. Car il n’était pas normal qu’un préparateur plafonne à un coefficient 290 en fin de carrière. » Avec la nouvelle grille, celui-ci pourra, au contraire, prétendre à un salaire correspondant à un coefficient 300 après six années de pratique professionnelle dans l’échelon précédent, puis 310 et même 330. « Le texte permet une évolution des carrières plus favorable pour les préparateurs, ce que nous réclamions depuis longtemps », se réjouit Patrick Le Métayer. Ce n’est pas tout. L’accord octroie aux pharmaciens adjoints, souvent hommes clés dans l’officine, une nouvelle évolution professionnelle. Une première. « Jusqu’ici, beaucoup d’adjoints plafonnaient à un coefficient de 400. Désormais, leur salaire pourra évoluer à un coefficient 500 après six années de pratique », se réjouit François Aucouturier, de la CGC. La création d’un plan de carrière, avec des différents seuils de rémunération minima, met tous les adjoints sur un pied d’égalité.

L’UNPF ne signera pas

Pour autant, le dépoussiérage de la grille ne fait pas l’unanimité. A commencer par l’UNPF, le seul syndicat patronal qui ne signera pas le nouvel accord. « Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les officines, qui devront supporter des charges de salaires plus importantes dans les prochains mois. » En ligne de mire du syndicat, le nouveau plan de carrière des pharmaciens adjoints. « Nous sommes opposés à ces revalorisations automatiques, qui ne sont pas liées au mérite professionnel », soutient l’UNPF.

De même, du côté de l’USPO, pourtant signataire de l’accord, on ne cache pas non plus sa déception. « Ce n’est pas une révolution culturelle mais un simple toilettage », confie Patrice Devillers, président du syndicat. Celui-ci nourrissait de plus grandes ambitions pour la nouvelle grille de la branche officinale. « Il aurait fallu prévoir de nouveaux métiers pour anticiper le développement futur des officines, comme les esthéticiennes ou les webmasters pour créer des sites Internet. »

Quoi qu’il en soit, l’accord devrait être applicable dès le 1er mars, même s’il faudra attendre la publication de l’arrêté d’extension au Journal officiel. « Nous avons demandé à ce que le texte soit rétroactif », renchérit François Aucouturier.

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En attendant, les syndicats de salariés se préparent à leur nouvelle bataille. « Cet accord privilégie certains métiers mais ne peut satisfaire tout le monde, tempère Patrick Le Métayer. Une prochaine revalorisation du point sera à l’ordre du jour des prochains débats de la commission paritaire, en avril prochain. »