Les CFA au secours des apprentis

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Les CFA au secours des apprentis

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Publié le 28 août 2015 | modifié le 28 juin 2025
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En sept ans, les effectifs en CFA de pharmacie ont chuté d’un quart. Le métier de préparateur n’est pas en danger, mais les mutations économiques de l’officine pèsent sur le recrutement des apprentis. Les CFA réagissent pour relancer la dynamique.

Les yeux rivés sur les chiffres, la directrice du CFA d’Épinal (88), Valérie Izambert, s’inquiète. Les entrées en première année de formation « ont chuté de moitié en dix ans ». Celui de Marseille a perdu un tiers de ses apprentis en huit ans. Au centre de Poissy-Juvisy aussi, les effectifs tendent à s’éroder. Ces deux dernières années, ils ont baissé de 7 et 9 %.
Entre 2006 et 2013, le nombre de candidats au brevet professionnel de préparateur en pharmacie a diminué d’un quart en France. La frilosité des pharmaciens à recruter des apprentis réduit d’autant le nombre de nouveaux diplômés, avec un risque de pénurie à la clé. Un paradoxe alors que la profession lutte pour maintenir la formation par l’apprentissage dans le cadre de la rénovation du BP.

Quand le marché s’autorégule
« À Marseille, sur 300 candidats à la formation, seule la moitié signe un contrat d’apprentissage », révèle Fabienne Bouvier, directrice du CFA de Marseille (13). En temps normal le nombre de contrats proposés par les officines régule les entrées en fonction des besoins en préparateurs. Depuis la suppression du CAP et de la mention complémentaire, les candidats viennent de tous les horizons : bac littéraire, première année de médecine, bac professionnel, etc. Les entretiens d’embauche opèrent un tri en faveur des profils les plus en phase avec le métier. Propre à l’alternance, cette sélection à l’entrée réduit également le chômage des nouveaux diplômés. À la sortie du CFA de Poissy-Juvisy, « leur taux d’insertion était de 97 % l’an dernier », précise Marie-Pierre Gillo, la directrice du CFA. Sur l’année 2013, seuls 7 % des préparateurs ont connu une période de chômage, contre 10 % des pharmaciens (1) . Si les besoins en préparateurs explosaient, « il suffirait de négocier l’ouverture de quelques places de plus en CFA lorsque la capacité d’accueil et les locaux le permettent, explique Fabienne Bouvier. Tous les cinq ans, nous signons une convention avec la région, qui subventionne le CFA, en fonction du nombre d’apprentis accueillis ». Le budget régional est, certes, limité, mais la collectivité se montre plutôt flexible. Les CFA s’adaptent ainsi aux besoins du marché. Leurs liens étroits avec les syndicats de titulaires et leur proximité avec les officines les maintiennent au plus près des problématiques du terrain

(1) Baromètre de l’Observatoire des métiers des professions libérales (OMPL), taux de chômage de branche, pharmacie d’officine, 2013.

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À lire dans Porphyre n° 515 de septembre 2015