Le vote de la semaine

Stéphane Gauer, Gambsheim (Bas-Rhin)

L’augmentation du point salarial a pour vocation de faire évoluer les rémunérations des salariés en fonction de l’érosion monétaire. L’inflation étant limitée, une hausse de 1,6 % du point me paraît suffisante. C’est un bon compromis mais, économiquement, nos entreprises ne peuvent pas aller au-delà. Elles sont prises en étau entre les augmentations des charges d’exploitation et l’érosion de la marge brute globale, conséquence de la baisse des prix des médicaments remboursables. Il y a d’autres moyens de valoriser les salaires, tels que les primes ou les accords de participation. Je récompense mes salariés dans la limite du possible, néanmoins la règlementation nécessiterait d’être assouplie afin de pouvoir mieux rémunérer les collaborateurs de qualité.

Olivier Albert, Port-la-Nouvelle (Aude)

Ma réponse est partagée. Sur le plan macroéconomique, vu le contexte général, la valeur du point pourrait être davantage augmentée. En France, tous les salaires sont sous-payés, y compris en pharmacie et en particulier dans les premiers échelons de la grille. Le coût de la vie en France est surévalué en raison de l’euro. A l’échelle de mon officine, donc au niveau micro-économique, une hausse de 1,6 %, c’est beaucoup trop par les temps qui courent ! L’augmentation du poids de la masse salariale, avec mes dix salariés, devient très difficile à supporter. Donc de deux choses l’une, soit j’emploie trop de personnel dans mon officine, soit le chiffre d’affaires dégagé par chaque salarié est insuffisant.

L’augmentation du point est collective, c’est un minimum qui concerne tout le personnel en officine, indépendamment de l’implication de chaque salarié dans la marche de l’entreprise. Ainsi, pour un salarié plus engagé dans la vie de l’entreprise, prenant des responsabilités et prêt à travailler plus, l’augmentation du point peut, dans ce cas précis, s’avérer insuffisante. Je suis donc partisan de la mise en place d’un système de rémunération incitatif et individualisé. La grille est trop rigide et ne permet pas de personnaliser les salaires. Il faudrait pouvoir accéder à d’autres moyens réglementaires, à côté du point, pour mieux payer les salariés qui le méritent.

Bernard Gombert, Nîmes (Gard)